Apprendre sous l'aile du grand patron


Édition du 20 Février 2016

Apprendre sous l'aile du grand patron


Édition du 20 Février 2016

« Le programme Objectif : Relève est une façon pour nous d’attirer les meilleurs candidats », dit Pierre Somers (à droite), président de Walter Technologies pour surfaces, accompagné de David Wright, l’un des deux stagiaires choisis en 2015 dans le c

Chez Walter Technologies pour surfaces, de Pointe-Claire, le grand patron et la haute direction ouvrent régulièrement leur porte à une poignée d'étudiants triés sur le volet. «Cette formule est plus commune en Europe, entre autres en Allemagne, mais n'a pas vraiment d'équivalent en Amérique du Nord», explique Pierre Somers, président et chef de la direction de l'entreprise, spécialisée dans le design et le développement d'outils destinés à l'industrie du métal.

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C'est d'ailleurs sous son initiative qu'a pris vie ce programme de stages destiné à former les leaders de demain et baptisé «Objectif : Relève». Une façon pour lui d'apporter sa contribution et de stimuler la relève, alors que plusieurs cadres dirigeants et gestionnaires de haut niveau s'apprêtent à prendre leur retraite partout au Canada.

Au départ, si le programme, qui en est à sa troisième édition, n'était destiné qu'à un étudiant du Québec, l'entreprise ouvre maintenant ses portes à deux stagiaires chaque année et a élargi ses frontières au reste du Canada. De futurs diplômés de tous horizons sont donc invités à poser leur candidature. En plus d'un salaire, les stagiaires qui proviennent de l'extérieur de la grande région de Montréal reçoivent aussi une allocation de logement. «C'est une façon pour nous d'attirer les meilleurs candidats», explique Pierre Somers.

Pendant leur stage, les étudiants sont invités à entrer dans la sphère décisionnelle de l'entreprise. «Ils peuvent participer autant aux réunions du conseil d'administration qu'à nos réunions stratégiques, ou encore rencontrer nos fournisseurs», précise-t-il. Mais surtout, pendant trois mois, les stagiaires ont un contact privilégié avec le grand patron.

D'ailleurs, Pierre Somers n'a pas hésité à inviter l'un de ses stagiaires à le suivre dans un voyage d'une semaine en Europe. Le but : participer à un conseil d'administration et rencontrer quelques fournisseurs de cette entreprise, présente dans neuf pays. «Il avait un rôle d'observateur, mais on échangeait beaucoup et il pouvait me poser toutes ses questions sur ce qu'il avait vu dans la journée», souligne-t-il.

Du travail concret

En plus d'avoir un accès privilégié à tous les rouages de l'entreprise, chaque stagiaire a un mandat clair qu'il doit mener à bien. «Nous déterminons des projets qui sont à la fois intéressants pour l'entreprise et stimulants pour les étudiants. Pour y arriver, chacun d'eux est jumelé à un membre de la haute direction, qui joue le rôle de mentor», explique Donato Pirro, vice-président, marketing, qui a travaillé avec deux stagiaires.

Sous son aile, le premier avait pour mission d'analyser les logiciels permettant d'automatiser les communications. «C'est un dossier complexe, car il fallait non seulement évaluer les différentes solutions qui existent sur le marché, mais aussi déterminer les meilleurs produits pour nous, en fonction de nos besoins, de nos systèmes en place, du coût et du rendement de l'investissement.» L'étudiant avait presque un rôle de consultant, puisqu'il devait livrer ensuite ses recommandations à la haute direction.

34: Nombre de pages du document de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail qui énonce les normes encadrant le statut des étudiants qui effectuent un stage durant leurs études. Source : CNESST

Pour que cela fonctionne bien, un bon encadrement est essentiel. Il faut aussi donner la chance au stagiaire de bien comprendre le milieu où il évolue, ajoute Donato Pirro. La première semaine, le stagiaire a fait le tour des différents services pour rencontrer les autres membres de la haute direction, comprendre leur rôle, discuter de l'impact que pourra avoir le logiciel d'automatisation sur leurs opérations, etc. «Il a aussi passé deux jours sur la route pour rencontrer nos différents fournisseurs.»

L'équipe mise également sur une certaine flexibilité. Par exemple, l'un des stagiaires a montré qu'il avait de grandes aptitudes pour aller chercher des données sur les tendances, les colliger, les analyser, etc. La haute direction a tout de suite vu le potentiel de ce stagiaire pour jongler avec les métadonnées (big data) et lui a confié un mandat dans ce domaine, très différent de son projet de départ, raconte Donato Pirro. «On s'est vite rendu compte que son expertise avait beaucoup plus de valeur pour nous que ce pour quoi on l'avait recruté.» Une expertise sur laquelle l'entreprise peut encore compter, puisque le stagiaire en question est l'un des deux étudiants embauchés par l'entreprise à la suite de leur stage.

Dans les prochaines années, Pierre Somers songe à élargir le programme. Car, en plus d'apporter un regard neuf sur l'entreprise, il contribue à former la relève entrepreneuriale. «C'est dommage de ne pas pouvoir offrir plus de postes, pour avoir plus d'impact. Mais déjà, d'autres entrepreneurs se sont montrés intéressés par notre programme.» Le pdg espère donc que le concept fera boule de neige.

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