Les jeunes tirent l'entrepreneuriat vers le haut


Édition du 03 Mai 2014

Les jeunes tirent l'entrepreneuriat vers le haut


Édition du 03 Mai 2014

Reprise d'entreprise

Les jeunes Québécois se démarquent des autres Canadiens par leur plus forte propension à envisager la reprise d'une entreprise existante plutôt qu'à en fonder une.

S'ils démontrent un intérêt similaire (8,8 %, comparativement à 9 %) pour la possibilité d'acheter une entreprise dans laquelle ils ne travaillent pas, l'étude démontre que deux fois plus de jeunes Québécois (9,3 %, comparativement à 4,6 % dans le reste du Canada) souhaiteraient prendre la relève de l'entreprise dans laquelle ils travaillent.

Pourquoi ? Les chercheurs ne peuvent répondre avec certitude. Mais ils écartent d'emblée la possibilité que les Québécois démontrent ainsi un manque d'ambition par rapport à leurs vis-à-vis du reste du Canada, plus portés que ces derniers à vouloir créer de toutes pièces leur propre entreprise (72,9 %, comparativement à 68,3 %).

Sur le point de reprendre la propriété de Novicom, une entreprise de Lévis créée en 1980 par son père, Karine Laflamme, 39 ans, estime que l'importance des liens familiaux au Québec - «qui s'apparentent à ceux des familles italiennes», dit-elle - pourrait expliquer cette ouverture plus grande dans la province à la reprise d'entreprise familiale.

On remarque aussi, comme l'an dernier, que les Québécois (tous âges confondus) sont moins pressés que le reste des Canadiens à passer du stade d'intention à celui de démarrage. Le tiers (33,1 %) des jeunes d'ici envisagent de démarrer une entreprise dans les trois prochaines années, alors qu'ils sont 56,4 % dans le reste du Canada.

Manque de financement

Au Québec, le manque de financement continuerait de constituer le principal obstacle aux démarches de création d'entreprises pour un jeune sur deux, et pour neuf jeunes sur dix dans le cadre d'un rachat d'entreprise.

«Il manque d'aide financière en général, et à l'étape du prédémarrage en particulier», soutient Kathy Béliveau, 33 ans, l'une des trois associées fondatrices de Rezo l'agence sociale, entreprise de Shawinigan qui assure la présence d'entreprises sur les réseaux sociaux. «Mais c'est encore pire pour les releveurs, dit-elle. Plus encore que lorsqu'on bâtit une entreprise de zéro, pour reprendre une entreprise, racheter ses actifs et la clientèle de décennies de service, ça prend des moyens hallucinants.»

Cela dit, les jeunes ne considèrent pas l'aide du gouvernement ou des institutions financières comme un facteur déclencheur pour se lancer en affaires. Mais une fois les démarches entreprises, le besoin de ressources se ferait sentir souvent amèrement, remarquent les chercheurs.

Dans la plupart des cas, les investissements prévus pour le lancement en affaires sont relativement modestes. On parle de moins de 20 000 $ pour 42 % des jeunes du Québec, ainsi que pour la majorité (58,4 %) des 35 ans ou plus. (Un jeune Québécois sur trois prévoit investir de 20 000 à 49 999 $, et un sur cinq, moins de 5 000 $.)

Malgré tout, le pdg de la Fondation de l'entrepreneurship, Alain Aubut, considère qu'outre quelques ajustements nécessaires concernant l'allocation de certains programmes, l'argent ne constitue pas un véritable problème. «L'accompagnement est plus important que l'argent pour éviter les pièges ou réduire les risques d'expériences malheureuses. Je connais des gens qui se sont cassé les dents avec des dizaines de millions de dollars et d'autres, qui ont su bâtir une grande entreprise avec un capital initial d'une dizaine de milliers de dollars.»

À lire aussi:
Tournée régionale 
La réputation des entrepreneurs pique du nez 
Le Québec moins en retard qu'on ne le croirait 

À la une

États-Unis: la Fed va durcir le ton face à la hausse de l'inflation

Il y a 11 minutes | AFP

Le comité annoncera ses décisions et intentions dans un communiqué publié à 14H00.

Le rendement du 10 ans américain à 5%? Pas de panique!

30/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Le rendement du Trésor à 10 ans de 5% est considéré théoriquement comme un seuil critique.

À surveiller: Cogeco Communications, Amazon et Restaurant Brands International

Il y a 58 minutes | Denis Lalonde

Que faire avec les titres de Cogeco Communications, Amazon et Restaurant Brands? Voici des recommandations d’analystes.