Histoires de start-ups milliardaires made in Bangalore


Édition du 22 Février 2014

Histoires de start-ups milliardaires made in Bangalore


Édition du 22 Février 2014

Ravi Narayan, pdg en résidence de Microsoft Ventures

Vers la Bourse

InMobi joue dans la cour des grands, tant au propre qu'au figuré. En effet, la société s'est établie en périphérie de Bengaluru, dans une zone où on retrouve surtout des multinationales. À un jet de pierre d'InMobi se trouvent les multinationales Oracle, Cisco et LG. Dans le quartier voisin de Whitefield, les géants des services en TI comme Tata Consultancy Services et Wipro sont la preuve que l'Inde peut produire des multinationales à l'ère de l'économie du savoir.

«La première vague d'entreprises technos était basée sur les services, mais en ce moment, un nombre grandissant d'entrepreneurs développent leurs propres produits et leurs propres modèles d'entreprise», explique Amit Gupta, d'InMobi. La start-up qu'il a cofondée incarne justement ce changement.

Véritable fleuron de l'écosystème indien de jeunes entreprises technos, InMobi est perçue comme la prochaine Google.

«Chacun de nos employés veut être capable de regarder en arrière et de pouvoir dire qu'il était, par exemple, le 50e employé de l'entreprise», souligne Amit Gupta, qui considère que le succès de l'entreprise est une source de fierté pour ses employés. De plus, son succès pourrait aussi faire des millionnaires parmi ses employés.

L'éventuel appel public à l'épargne de l'entreprise pourrait avoir lieu en 2015 ou en 2016, selon Amit Gupta. Ashish Sinha, pdg du site indien de nouvelles technos NextBigWhat, croit que l'introduction en Bourse d'InMobi pourrait avoir un effet de catalyseur pour les start-ups indiennes. De nouveaux millionnaires seraient créés, et certains d'entre eux ne manqueraient pas de réinvestir dans d'autres sociétés indiennes. «Pour l'écosystème, c'est important que les employés fassent de l'argent lors d'une sortie», explique-t-il.

Ancien gestionnaire de produits chez Yahoo à Bengaluru, Ashish Sinha a été un témoin privilégié de l'ascension des start-ups indiennes. Pour lui, tout a commencé par un blogue personnel, dans lequel il écrivait à temps perdu sur les start-ups de la région. En 2009, alors que son trafic augmentait en flèche, il a démissionné pour transformer son blogue en site de nouvelles inspiré de TechCrunch. «Yahoo était très lente à l'époque, et je voulais aller plus vite, explique Ashish Sinha. De plus, les start-ups commençaient à devenir un sujet grand public en Inde.»

Ashish Sinha, dont le site génère aujourd'hui plus d'un million de visites uniques par mois, n'était pas le seul à vouloir aller plus vite. Lorsque nous avons visité ses bureaux, ses journalistes étaient si occupées qu'ils n'ont même pas levé les yeux. Sur la vitre du bureau où se déroulent les réunions de rédaction, le chiffre 17 était écrit au feutre rouge. C'était le nombre de start-ups que NextBigWhat avait traitées durant la semaine précédente. «Une fois qu'on a travaillé pour une entreprise comme Microsoft, Yahoo ou Google, on est immergé dans la culture globale des start-ups et c'est plus facile de faire le saut», avance Ashish Sinha, pour expliquer la multiplication des firmes indiennes.

Si la culture des start-ups a pris racine à Bengaluru, les millionnaires ayant fait fortune avec leur start-up n'y sont pas nombreux... pour l'instant. Amit Gupta, d'InMobi, qui investit dans d'autres start-ups indiennes, fait partie des rares anges financiers indiens. Toutefois, il ne perd pas des yeux son principal objectif, susceptible d'avoir un impact beaucoup plus profond sur l'écosystème émergent de Bengaluru. «Nous sommes une compagnie de 1 000 employés, mais rien ne nous empêche de devenir une compagnie de 10 000 employés d'ici trois à cinq ans. Nos aspirations sont immenses, nous croyons que la croissance de l'Internet mobile n'en est qu'à ses débuts, que nous sommes assez bien pourvus en capital et en technologie pour nous emparer du marché.»

Avant même d'avoir trouvé leur premier client, Rajiv Srivatsa (photo) et son associé avaient obtenu un million de dollars auprès de Kalaari Capital afin de lancer Urban Ladder, un détaillant de meubles en ligne.

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