Histoires de start-ups milliardaires made in Bangalore


Édition du 22 Février 2014

Histoires de start-ups milliardaires made in Bangalore


Édition du 22 Février 2014

Bengaluru, la capitale mondiale de la sous-traitance informatique, est en train de se transformer en capitale de l'innovation technologique.

Le géant américain Target mettra sur pied un incubateur de start-ups à Bengaluru (anciennement Bangalore) d'ici la fin de l'année. Ce n'est pas un hasard. Bengaluru, la capitale mondiale de la sous-traitance informatique, est en train de se transformer en capitale de l'innovation technologique. En Inde, les nouveaux diplômés en ingénierie n'aspirent plus à un emploi stable dans les services. Ils veulent désormais créer des produits, et le capital de risque y coule à flots pour les y aider. Il faut dire que l'occasion est immense. Chaque mois, près de cinq millions d'Indiens se branchent à Internet.

Lors de notre passage à Bengaluru l'automne dernier, une cinquantaine de jeunes entrepreneurs s'entassaient dans les locaux du Microsoft Accelerator pour assister à une séance d'information. Ravi Narayan, pdg en résidence de Microsoft Ventures, leur expliquait alors en quoi consistait le programme d'incubation de quatre mois. C'était un laïus bien rodé, puisqu'il l'avait récité la veille à Chennai et qu'il le répéterait le lendemain à Mumbai.

Après sa présentation, une file s'est instantanément créée devant Ravi Narayan. Presque tous les entrepreneurs présents allaient lui parler à tour de rôle durant les deux prochaines heures, sans jamais oublier de lui remettre leur carte professionnelle. «Je pense qu'on aura des candidatures de très bonne qualité cette année, ce qui nous permet de monter la barre en ce qui a trait aux entreprises qu'on choisira», a confié Ravi Narayan, à la fin de la soirée.

Ayant ouvert ses portes en 2012, le Microsoft Accelerator fait partie de la trentaine d'incubateurs et de fonds d'amorçage établis en Inde depuis peu. La tendance ne semble pas prête de ralentir, puisque 2013 a été une année faste en la matière.

Kyron, un incubateur inspiré du modèle américain du Y Combinator, a accueilli sa première cohorte de start-ups à Bengaluru durant l'été 2013. Son cofondateur Sundi Natarajan, un Indien ayant fait carrière dans la Silicon Valley, souhaite incuber pas moins de 525 entreprises en démarrage d'ici cinq ans.

L'objectif de Sundi Natarajan est ambitieux, mais il paraît timide par rapport à celui du programme 10 000 start-ups de NASSCOM (l'association des entreprises indiennes du secteur des TI). Lancé en 2013, le programme vise à appuyer pas moins de 10 000 firmes en 10 ans, notamment en offrant du mentorat et en mettant sur pied des espaces de travail partagé à faible coût.

La crème des ingénieurs

Pour un nombre grandissant de diplômés des 16 instituts de l'Indian Institute of Technology, travailler pour l'un des géants des services en TI établis en Inde, tel Infosys, est de moins en moins intéressant. Pour cette crème des ingénieurs, toutes les portes sont ouvertes, dont celles des nombreux incubateurs et fonds de capital de risque, parmi lesquels on trouve de gros noms américains tels Accel Partners et Sequoia Capital.

Sachin Gupta appartient à cette nouvelle génération d'ingénieurs indiens. En 2012, après avoir obtenu son diplôme de l'IIT de Roorkee, il a traversé le pays pour travailler à Bengaluru, où un emploi chez Google Inde l'attendait. Six mois plus tard, il quittait Google pour cofonder HackerEarth, qui propose une application de recrutement en ligne destinée aux entreprises technologiques. «J'ai toujours su que je voulais fonder une start-up», explique Sachin Gupta, qui travaille à partir d'Alpha Lab, un espace de coworking de Bengaluru.

Sachin Gupta dit viser le marché mondial à partir de Bengaluru. «On a prévu d'ouvrir un bureau dans la Silicon Valley, mais seulement pour mettre en marché notre produit», explique le jeune entrepreneur. Si l'ambition de conquérir le monde à partir de Bengaluru semble réalisable pour Sachin Gupta, c'est qu'il y a déjà un précédent. InMobi, une société de Bengaluru qui exploite le plus important réseau de publicité mobile indépendant du monde, a prouvé que c'était possible.

«Au début, on aurait pu miser sur le marché américain, qui nous était familier, et dépenser une fortune, relate Amit Gupta, cofondateur et vice-président des opérations d'InMobi. À la place, on a décidé d'aller sur les marchés moins coûteux et d'investir notre capital en technologie.» Alors que son principal concurrent, l'américaine AdMob, misait sur l'iPhone dans l'Ouest, InMobi pariait sur la plateforme Android dans l'Est. Pays par pays, InMobi s'est frayé un chemin vers les États-Unis, qui est aujourd'hui l'un des 165 pays où la firme est présente. Sa valorisation, qui dépasse aujourd'hui le milliard de dollars, éclipse les 750 millions déboursés par Google pour acquérir AdMob en 2009.

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