Comment les blogues peuvent prévoir les comportements de la Bourse

Publié le 06/02/2010 à 00:00

Comment les blogues peuvent prévoir les comportements de la Bourse

Publié le 06/02/2010 à 00:00

Photo : Gilles Delisle

Il suffit que des blogueurs réputés du milieu de la finance émettent une opinion sur un titre boursier pour que le cours de celui-ci baisse ou augmente pendant les jours qui suivent. En recensant ce qui s'écrit sur les blogues, Claude G. Théoret croit pouvoir prévoir les comportements de la Bourse.

 

M. Théoret s'est classé premier au Québec au doctorat d'astronomie et d'astrophysique, ce qui lui a valu une bourse pour parfaire ses connaissances à l'étranger. Il est devenu chercheur au Collège de France, une prestigieuse institution où oeuvrent trois prix Nobel. Par la suite, il a accédé au poste d'associé de recherche pour des sociologues de l'École Nationale des Ponts et Chaussées, à Paris.

 

Cette rencontre avec des sociologues a été déterminante. " J'ai rapidement vu l'argent qu'il y avait à faire à recenser ce qui se dit sur Internet ", explique M. Théoret.

 

De retour à Montréal, cet astrophysicien fonde Exvisu, en 2006, avec pour mission de créer une méthodologie scientifique qui permet d'analyser les médias sociaux (seulement Twitter, pour l'instant) et les blogues. En 2008, il s'adjoint deux associés : Eric Steedman, un MBA de 42 ans, et Michael Boyle, un spécialiste du marketing Web de 42 ans.

 

Certaines entreprises ont reconnu le potentiel de l'approche mise au point par M. Théorêt. L'an dernier, le sondeur torontois Environics a pris une participation minoritaire dans Exvisu, qui est devenue Nexalogy Environics.

 

Analyse des perceptions


Nexalogy travaille présentement à un projet pour recenser ce qui s'écrit sur les sociétés inscrites en Bourse. Ses dirigeants pensent que les gestionnaires de portefeuille et les investisseurs importants s'intéresseront rapidement à un tel outil de prévision. " Trois semaines avant qu'on en parle dans les médias traditionnels, nous avions très bien vu sur les blogues la résistance qui s'organisait contre le projet de terminal méthanier Rabaska ", dit M. Boyle.

 

Il en coûterait de 20 000 à 25 000 $ par an pour compiler ce qui s'écrit sur les blogues du monde entier à propos d'une entreprise. Pour 4 000 $ par mois, une société reçoit un rapport sur l'évolution de son image dans la blogosphère.

 

Depuis sa création, Nexalogy a surtout réalisé des mandats de grandes sociétés qui voulaient connaître la perception des blogueurs et évaluer les risques sociaux. Petro-Canada, ConocoPhillips et Rio Tinto, notamment, comptent parmi ses clients.

 

L'étude de cas Slow Cow


Comme les recherches faites pour ses clients sont confidentielles, M. Théoret et ses associés ont réalisé une étude sur Slow Cow, question d'illustrer la nature de leurs services. La PME de Québec veut aller à contre-courant du phénomène des boissons énergisantes pour commercialiser des boissons relaxantes. Au moment de l'entrevue, la direction de Slow Cow ignorait tout de Nexalogy.

 

La technique est celle de l'analyse lexicale, autrement dit l'association de mots. Il a d'abord fallu trouver les expressions utilisées pour nommer le produit, comme calming drink, anti-energy drink, relaxing drink et Kava drink. Depuis 2008, seulement 378 blogueurs (qui ont écrit 552 entrées) dans le monde ont abordé ce sujet, ce qui est très peu, et qui prouve que les boissons relaxantes s'inscrivent dans une tendance très embryonnaire.

 

Première constatation : Slow Cow est identifiée à l'expression anti-energy drink et non à relaxing drink.

 

" Le but est de trouver tous les concepts associés à une marque, concepts que ses dirigeants ne connaissent pas toujours. Comme le fait que les blogueurs associent Slow Cow à la musique hip hop ", précise M. Théoret.

 

Parmi toutes les boissons relaxantes, l'analyse de Nexalogy a notamment relevé qu'un seul produit, Slow Cow, est associé au nom de son fondateur, Lino Fleury. Une autre information qui peut servir à mieux positionner le produit.

 

" La différence entre un sondage et une analyse comme la nôtre, c'est que les sondages sollicitent une réponse, ce qui peut fausser les résultats ", soutient M. Théoret.

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