Chaînes d'inspiration


Édition du 11 Janvier 2014

Chaînes d'inspiration


Édition du 11 Janvier 2014


Mohamed El Khayat, président d'Informatique EBR

Né au Maroc, diplômé de l'Université de Grenade en Espagne et tombé amoureux d'une Québécoise, Mohamed El Khayat représente un exemple d'intégration réussie. Il s'est installé dans la capitale en 1987, à une époque où seulement 2 % de la population était d'origine étrangère. Ça ne l'a pas empêché, quatre ans plus tard, après avoir appris le français, de fonder, avec un partenaire québécois, une entreprise de produits et services en TI. EBR emploie aujourd'hui près de 100 personnes dans des bureaux situés à Québec, Montréal, Gatineau et Saguenay. Chiffre d'affaires : 55 millions de dollars. Le secret du succès de M. El Khayat ? Sa capacité à tisser des liens avec sa société d'accueil. «J'ai exploité la curiosité des Québécois. Ils me parlaient du Maroc, pas d'informatique. On a des barrières comme immigrant, mais on peut exploiter la curiosité, notre exotisme. Faire des affaires, c'est séduire, instaurer la confiance et convaincre», dit M. El Khayat, qui a reçu en 2013 le prix Entrepreneur immigrant de la Chambre de commerce et d'industrie de Québec, en partenariat avec la Ville de Québec. Depuis plusieurs années, il oeuvre pour le rapprochement des cultures. Il est d'ailleurs le vice-président du Conseil interculturel de la Ville de Québec.

Mohamed El Khayat a choisi Charles Sirois

**********

Charles Sirois, fondateur et président sortant du holding Telesystem

Quand il est arrivé au Québec en 1987, Mohamed El Khayat a rapidement trouvé son phare dans le monde de l'entrepreneuriat : Charles Sirois. À l'époque, M. Sirois, qui avait fait grandir la PME familiale par acquisitions, régnait au Canada dans les téléavertisseurs.

«C'est le premier qui a révolutionné les télécommunications. Comme moi, il vient d'une petite ville. Moi au Maroc, lui à Chicoutimi, et il est parti de zéro pour faire quelque chose de grand», souligne M. El Khayat.

Dans les années 1980 et 1990, Charles Sirois est parvenu à bâtir une immense société de portefeuille avec des participations dans plusieurs entreprises de télécommunications oeuvrant à l'échelle internationale.

«Il a foncé ! J'admire sa ténacité et sa persévérance, de même que sa confiance en lui. Ce n'est pas facile de s'imposer à l'échelle internationale», dit l'entrepreneur d'origine marocaine.

S'il a appris à se fier à son intuition, c'est grâce à l'exemple de Charles Sirois, un visionnaire capable de saisir rapidement les occasions d'affaires.

«J'ai aussi aimé sa manière de dire que ce n'est pas un péché de devenir riche. La richesse, il faut la créer avant de pouvoir la partager, alors la société a besoin de la richesse. Il a martelé ce message, et aujourd'hui, on est moins frileux devant la réussite», remarque M. El Khayat.

Charles Sirois a choisi Aldo Bensadoun

**********

Aldo Bensadoun, président fondateur du Groupe Aldo

Charles Sirois a d'abord été impressionné par Marcel Dutil, mais puisque celui-ci avait déjà été choisi par Marc Dutil... son choix s'est porté sur Aldo Bensadoun, fils d'un marchand de chaussures et petit-fils d'un cordonnier, qui a bâti un empire mondial de la chaussure, avec 1 600 magasins dans le monde, 20 000 employés et 200 millions de clients.

«Il a réussi à bâtir une entreprise globale dans un secteur traditionnel. Je suis inspiré par sa vision, sa détermination et sa capacité d'exécution tout à fait exceptionnelle», affirme Charles Sirois.

Né au Maroc, éduqué en France, tombé amoureux de Montréal, Aldo Bensadoun y a ouvert son premier magasin en 1972. Aujourd'hui, ses enseignes Aldo, Globo, Little Burgundy et Call It Spring sont présentes dans 70 pays sur les cinq continents. Le chiffre d'affaires du Groupe Aldo approche les deux milliards de dollars, ce qui en fait un des chefs de file mondiaux de la chaussure. Philanthrope, celui qui est souvent décrit comme un génie du commerce de détail a été un des premiers dirigeants d'entreprises à participer à la lutte contre le sida en 1985.

Aldo Bensadoun a choisi Serge Godin

**********

Serge Godin, président du conseil d'administration de CGI

Toujours entre deux vols, M. Bensadoun a été impossible à joindre, mais il a tenu à nommer Serge Godin comme entrepreneur inspirant. À l'âge de 26 ans, M. Godin fondait à Québec les services informatiques CGI, une entreprise qu'il a dirigée jusqu'en 2006. Elle est désormais établie à Montréal, avec plus de 70 000 professionnels répartis dans 40 pays en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. En acquérant la britannique Logica en 2012, pour 2, G$, CGI est devenue un véritable géant, soit la sixième plus importante entreprise indépendante de services en technologie d'information et en gestion des processus d'affaires dans le monde.

**********

Geneviève Émond, copropriétaire et présidente de Bota Bota, Montréal

(Suite à la page suivante)

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

26/04/2024 | François Normand

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

26/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour le 26/04/2024 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.