Entrevue: Brian Scudamore, pdg, 1-800-GOT-JUNK ?

Publié le 01/09/2012 à 00:00

Entrevue: Brian Scudamore, pdg, 1-800-GOT-JUNK ?

Publié le 01/09/2012 à 00:00

Par Diane Bérard

D.B. - Les employés qui n'ont pas totalement adhéré à votre vision ont dû partir. Était-ce nécessaire ?

B.S. - Oui. J'ai laissé aller ceux qui ne partageaient pas ma vision, qui ne la comprenaient pas ou qui n'étaient pas excités par elle. Tout entrepreneur devrait faire de même. Lorsque Steve Jobs recrutait, il plaçait un prototype Apple entre lui et le candidat. Si les yeux de ce dernier ne brillaient pas devant la techno, c'en était fait du candidat.

D.B. - En 1998, vous aviez comme but de participer à l'émission d'Oprah Winfrey, une drôle d'idée pour un entrepreneur...

B.S. - J'ai toujours admiré Oprah, j'avais envie de la serrer dans mes bras. Mais je ne suis pas allé sur son plateau uniquement pour me faire plaisir ou par vanité. Pour moi, les entrevues à la télé et à la radio représentent de la publicité gratuite. Je voulais percer aux États-Unis, et je savais que la reconnaissance d'Oprah ferait sonner le téléphone. C'est ce qui est arrivé. Plus de 35 millions de personnes ont vu ma prestation en 2003. La réaction a été incroyable. Plusieurs d'entre eux sont devenus des franchisés ou des clients.

D.B. - Vous avez aussi participé à la version canadienne de l'émission Undercover Boss. Vous déguiser ainsi vous a-t-il permis d'apprendre quelque chose sur votre entreprise ou vos employés ?

B.S. - Pas grand-chose. L'exercice est amusant, mais artificiel. Demander à un pdg de se déguiser pour personnifier pendant quelques jours un nouvel employé serait utile s'il n'y avait pas de caméras. Les employés ne sont pas naturels, personne ne va se plaindre des clients, de ses collègues ou de son patron devant un auditoire. Je ne considère pas que j'ai vu ma vraie entreprise.

D.B. - Vous êtes un décrocheur. Devenu entrepreneur, vous êtes retourné à l'école, au MIT, puis à Harvard. Pourquoi ?

B.S. - On naît leader, mais on devient entrepreneur. Avoir des idées est une chose. Les faire fleurir en est une autre.

D.B. - Au MIT vous avez suivi le programme Birthing of Giants. De quoi s'agit-il ?

B.S. - C'est un programme destiné aux entrepreneurs qui cherchent à faire passer leur entreprise au prochain niveau. On accepte une soixantaine d'entrepreneurs par promotion. J'ai obtenu mon diplôme en 2004. Depuis, mes collègues et moi nous retrouvons chaque année au MIT pour une série de conférences et d'échanges. Mais, d'année en année, nous parlons de moins en moins de nos affaires et de plus en plus de notre rôle d'entrepreneur dans la société, de ce que nous voulons léguer, etc.

D.B. - Comment stimulet-on l'entrepreneuriat auprès de la relève ?

B.S. - D'abord, élevons nos enfants pour qu'ils aient confiance en eux. Les entrepreneurs échouent non pas faute d'idées, mais parce qu'ils n'osent pas passer à l'action. Ensuite, évitons d'enfermer les jeunes dans des modèles de carrières traditionnelles. Offrons-leur une autre voie.

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