Ressources naturelles: À quel moment les cycles s'enclenchent-ils?


Édition du 07 Mars 2015

Ressources naturelles: À quel moment les cycles s'enclenchent-ils?


Édition du 07 Mars 2015

Un siècle de baisse

Si l'on tient compte de l'inflation, le cycle devient centenaire ! «Lorsque l'on examine les données des 100 dernières années, on constate que les prix réels des matériaux ont été sur une pente descendante», dit Pierre Lapointe, chef, stratégie mondiale et recherche, à la firme torontoise Pavilion Global Markets

Dans une note publiée récemment, il a utilisé l'indice CRB (Commodity Research Bureau) qui couvre 19 composantes allant du pétrole au soya en passant par le cuivre, pour en faire la démonstration. Évidemment, sur cette longue période, les prix ajustés pour l'inflation ne suivent pas une ligne droite descendante. Il y a d'importantes fluctuations à la hausse comme à la baisse. Mais la tendance lourde est baissière.

«Il y a 50 ans, ça coûtait beaucoup plus cher qu'aujourd'hui pour extraire du pétrole [ou pour forer une mine]», explique M. Lapointe. Les progrès technologiques ont fait baisser les coûts d'exploration et de mise en production. Autrefois, il fallait beaucoup de temps pour déceler une source économiquement rentable. Et on était limités aux puits de surface. Maintenant, on fore au fond de la mer, on extrait du pétrole de schiste, ce qui accroît la production et fait baisser les prix.

On peut en dire autant dans le domaine des métaux de base. Les gisements importants sont plus faciles à identifier et la machinerie beaucoup plus efficace pour extraire, transporter, transformer.

«Les entreprises deviennent de plus en plus efficaces sur le plan des avancées technologiques, ce qui fait baisser le coût marginal [de production]. Et il y a plus de concurrence qu'autrefois», conclut M. Lapointe.

- 27,9 %: L'indice des prix des matériaux de la Banque Scotia (qui comprend le pétrole, le gaz, le cuivre, le fer, le papier, etc.) a baissé de 27,9 % depuis un an. Source : Banque Scotia

Pétrole: La question n'est pas «si», mais «quand»

En six mois, le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) est passé de plus de 105 $ US à un peu moins de 45 $ US à la fin du mois de janvier, avant de revenir vers les 50 $ US. A-t-on vu le creux ?

«L'essentiel des gisements à l'extérieur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de la Russie ne sont pas rentables à moins de 50 $ US le baril», fait remarquer Mathieu D'Anjou, économiste principal au Mouvement Desjardins.

L'effondrement des prix auquel on a assisté ces derniers mois tient à un déséquilibre entre l'offre et la demande. La chute s'est amorcée lorsque la Libye et l'Irak ont recommencé à exporter du pétrole l'été dernier. Cela s'ajoutait à la très forte croissance de la production de pétrole de schiste aux États-Unis. Entre 2008 et 2014, la production américaine totale de pétrole est passée d'environ 8 millions de barils par jour à environ 13 millions. Mais la consommation, elle, n'a pas suivi la même courbe ascendante.

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