Ressources naturelles: À quel moment les cycles s'enclenchent-ils?


Édition du 07 Mars 2015

Ressources naturelles: À quel moment les cycles s'enclenchent-ils?


Édition du 07 Mars 2015

Métaux de base: mieux vaut miser sur les grands

Tout comme le pétrole, la plupart des métaux industriels sont sur une voie descendante depuis plusieurs années. Pas aussi abrupte que celle de l'or noir, mais tout de même, le recul du sous-indice des Métaux et minéraux de la Banque Scotia est de 10,9 % depuis un an. Sur un horizon de cinq ans, remontant presque à la sortie de la récession de 2008-2009, la baisse globale est de 0,9 %.

«On est dans un cycle baissier», reconnaît Éric Lemieux, analyste du secteur minier chez la firme Pear Tree Financial Services. «Lorsqu'on regarde l'histoire, ces cycles peuvent durer 10, parfois 15 ans.»

Plus que le pétrole, qui est un produit de consommation courante, la demande de métaux industriels tels que le cuivre, le nickel ou le fer, est intimement liée à la croissance économique mondiale. Le sommet a été atteint vers 2006-2007, au moment où les économies développées se portaient le mieux, tandis que la Chine était devenue une immense usine. Mais depuis la crise financière, en raison du ralentissement marqué de la croissance de la Chine (de plus de 10 % à environ 7 % aujourd'hui), les prix des métaux de base se sont mis à glisser.

Des baisses qui varient selon les métaux

Le problème, c'est qu'ils ne réagissent pas tous en choeur. En 2014, par exemple, le prix du cuivre a diminué de 15 %. Par contre, celui du nickel remontait de 13 %, celui de l'aluminium, de 8 %, et celui du zinc, de 4 %. Mais depuis le début de 2015, tous ces métaux ont reculé de 2 % à 6 %, selon les cas.

Pourquoi ces divergences ? «Il n'y a pas de discipline du côté des producteurs de métaux», affirme Martin Roberge, de Canaccord Genuity. Contrairement au pétrole où, jusqu'à récemment, un cartel (l'OPEP) contrôlait les prix, il en va autrement du côté des minerais.

À la mi-février, le fer se vendait 63 $ US la tonne, alors qu'il valait presque trois fois plus (187 $ US la tonne) en février 2011. Pas étonnant que Cliffs Natural Resources a fermé sa jeune mine du lac Bloom, sur la Côte-Nord. «C'est tributaire du ralentissement en Chine», explique Éric Lemieux. «Les Chinois produisent du fer, et les grandes entreprises anglo-australiennes Rio Tinto et BHP Billiton n'ont pas ralenti leur production.» Et comme l'Australie est plus proche de la Chine que le Nord du Québec...

Pour ce qui est du cuivre, la chute s'expliquerait en partie par la spéculation. «Il y a un gros trader en Chine qui vend beaucoup à découvert», dit Éric Lemieux. Quant au zinc, dont le prix de la tonne métrique est passé de 2 465 $ US en février 2011 à un creux de 1 830 $ US en mai 2013, sa remontée en 2014 s'explique par la fermeture de mines en Australie prévue au cours des prochaines années, explique M. Lemieux.

Que faire alors devant tant de cibles mouvantes ? S'en tenir aux grandes minières bien établies et «y aller progressivement, ne pas acheter tout d'un coup», conseille M. Lemieux. Au Canada, en raison de la disparition des Inco, Falconbridge, Noranda et Alcan, il ne reste plus grand-chose à se mettre sous la dent. On peut penser à un titre comme celui de Teck Resources, qui vient de rebondir du creux qu'elle traversait depuis la crise de 2008-2009.

De manière générale, Martin Roberge note que les minières se négocient à à peine 0,6 fois leur valeur aux livres, tout près de leur creux historique de 0,5 fois. «À la fin janvier, on était à 60 % d'escompte par rapport à l'ensemble du marché de Toronto», précise-t-il.

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