«À Québec, on me disait : sois conciliante»- Lise Pelletier, ex-mairesse de Fermont


Édition du 30 Août 2014

«À Québec, on me disait : sois conciliante»- Lise Pelletier, ex-mairesse de Fermont


Édition du 30 Août 2014

Par Suzanne Dansereau

Une rapidité d'exécution qui a fait défaut

Selon Bernard Gauthier, ce qui est le plus typique de la gestion de ces booms, c'est l'écart entre les vitesses de réaction des décideurs publics et des décideurs du secteur privé. «Dans le privé, une décision se prend en deux mois. Dans le public, c'est deux ans. Ce décalage est problématique. On a eu deux nouvelles rues alors que l'expansion était au trois quarts terminée», dit cet homme qui compte plus de 25 ans d'expérience dans le développement économique. Ce qui a également manqué, ajoute-t-il, c'est un réel dialogue entre les minières et les municipalités.

Lise Pelletier abonde dans le même sens. «Je n'ai jamais rencontré le propriétaire d'ArcelorMittal, ni son président canadien, Steve Wood», illustre-t-elle.

Mais ce qui la met le plus en rogne, c'est qu'aujourd'hui, les deux minières, Arcelor Mittal Mines Canada et Cliffs Natural Resources, contestent leur rôle d'évaluation municipal.

«C'est comme une gifle en plein visage, s'exclame-t-elle. On les a tellement aidés ! Et on n'a pas de retour d'ascenseur.»

Chez AMMC, la directrice des relations communautaires, Réjeanne Le Bloch, a un autre point de vue : «La Ville était toujours en mode demande. Mais elle a un rôle à jouer pour se rendre attrayante. Qu'a-t-elle fait jusqu'à présent ? Pas grand-chose. Ce sont nos travailleurs qui organisent des activités rassembleuses.»

À Sept-Îles, le maire Réjean Porlier estime qu'il lui faudrait un meilleur accompagnement pour réaliser l'aménagement de son territoire. Et qu'il ne dispose pas d'une marge de manoeuvre suffisante pour soutenir le développement économique de sa ville. «On veut être capable de planifier notre développement industriel et résidentiel. Je suis obligé de prendre le plus bas soumissionnaire pour mes travaux publics, alors que je veux encourager ma main-d'oeuvre locale.» M. Porlier souhaite aussi un meilleur cadre financier. À cet effet, il vient de commander une étude pour voir quel est le réel niveau d'endettement que l'administration municipale est capable de supporter. Car le boom exige la construction de nouvelles infrastructures que les revenus fonciers de la ville ne peuvent pas soutenir rapidement.

Plusieurs gens d'affaires et décideurs observent que le guichet unique promis par le gouvernement ne s'est pas matérialisé. Pour Steeve Chapados, directeur général de la Caisse d'économie Desjardins à Sept-Îles, le nouveau gouvernement devra s'atteler davantage à la planification du développement social qui, selon lui, a fait défaut durant la première phase du Plan Nord. «Il faut que tout soit arrimé au développement : le logement, la santé, les services sociaux, l'éducation». Il donne l'exemple d'un projet de coopératives d'habitation à Sept-Îles qui s'est heurté à la bureaucratie gouvernementale. «On ne peut pas juste faire du développement économique. Si le développement social est négligé, cela crée des problèmes sociaux. Il faut de l'économie sociale. Sinon, le développement n'est pas durable.»

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