Une ville intelligente, au-delà des technologies


Édition du 20 Juin 2015

Une ville intelligente, au-delà des technologies


Édition du 20 Juin 2015

Par Matthieu Charest
Une opinion partagée par Cameron Charlebois, de GPMC Montréal : «Nul besoin de tordre un bras aux promoteurs pour construire des quartiers mixtes. Cette notion est ancrée dans les moeurs. Mais dans certains cas, l'environnement ne s'y prête tout simplement pas».

Par ailleurs, les règles émises par les arrondissements quant aux divers projets immobiliers doivent être sensées, plaident les promoteurs réunis par Les Affaires. Ne serait-ce que pour éviter de décourager le développement urbain. «Il faut demander des ratios de stationnement par unité qui sont raisonnables, dit Stéphane Côté, président de DevMcGill. Exiger 1,5 place par unité, est-ce un bon calcul ?»

La mobilité urbaine

Après les quartiers, l'importance de la mixité s'applique également aux moyens de transport en milieux urbains. Afin d'améliorer la fluidité des déplacements, les connexions entre tous les centres névralgiques de la métropole, il faudra miser sur tous les outils disponibles, y compris l'auto, estiment plusieurs experts. «On sent que certaines villes veulent éliminer l'usage des voitures, constate Anik Shooner. Mais ce n'est pas vrai qu'à Copenhague, qui est souvent citée en exemple, il n'y a pas d'autos... Il faut plutôt améliorer la mixité, ajouter des pistes cyclables, par exemple.»

Depuis que la ligne orange du métro se rend à Laval, les wagons sont souvent remplis au maximum de leur capacité pendant les heures de pointe. Et, bien que le réseau de transport en commun soit crucial pour la métropole, les places de stationnement, ou le manque de celles-ci, reste d'actualité. Il n'est pas rare de voir des places vendues pour plusieurs dizaines de milliers de dollars au centre-ville et dans les arrondissements limitrophes.

Une offre qui tend à se raréfier au fil des constructions. À titre d'exemple, les nouveaux plans de rénovation de la rue Sainte-Catherine prévoient une réduction des emplacements de stationnement sur les côtés de la rue. Au même moment, les Dix30 et autres mégacentres dotés de nombreux espaces de stationnement poussent comme des champignons en banlieue. Un enjeu de compétitivité, souligne Stéphane Côté, de DevMcGill : «Il y a déjà plusieurs personnes en banlieue qui ne viennent pas en ville par peur de manquer de stationnement».

En 2025 : Montréal, ville mondiale

«En 2025, j'espère que nous aurons répondu à l'ensemble de nos besoins en matière de mobilité urbaine, dit Harout Chitilian, de la Ville de Montréal. Le développement économique dépend de notre niveau de mobilité.

«Et il ne faut surtout pas isoler les gens dans des gratte-ciel, ajoute -t-il. Il faut créer des communautés. Les villes de partout dans le monde sont engagées dans une concurrence féroce pour attirer et retenir les immigrants, les étudiants, les touristes, etc. Une ville intelligente, c'est incontournable pour nos citoyens, qui gagneront des services, et pour les promoteurs, qui seront plus efficaces.»

Immobilier et urbanisme

Série 3 de 3. Comment garantir un développement urbain qui répond aux multiples besoins de la population ? Nous avons réuni promoteurs et autres experts du secteur pour réfléchir à la question.

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