Breton avait prévenu les employés du BAPE qu'il surveillerait leur travail

Publié le 14/03/2013 à 07:11

Breton avait prévenu les employés du BAPE qu'il surveillerait leur travail

Publié le 14/03/2013 à 07:11

Par La Presse Canadienne

Selon l'ex-commissaire, maintenant consultant privé en environnement, cette visite était une source d'embarras, puisqu'aucun ministre, sauf André Boisclair, ne s'est jamais présenté au BAPE.

M. Fortin a expliqué que normalement, Pierre Renaud, congédié au début d'octobre, aurait refusé pareille visite et il a soutenu qu'il n'avait pas, à titre de vice-président, le pouvoir d'en faire autant.

Les commissaires craignaient que M. Breton s'ingère dans les dossiers et M. Fortin a convenu avec ses collègues qu'il rappellerait au ministre les règles d'éthique dans l'éventualité où il entrerait dans les détails.

«On était intimidés de voir débarquer le ministre comme ça, on ne savait pas ce qu'il allait faire", a-t-il dit.

Selon M. Fortin, congédié quelques jours après la visite, M. Breton n'aurait jamais dû se rendre au BAPE car cela nuit à l'apparence de neutralité de l'organisme.

Michel Germain a ensuite témoigné qu'après avoir considéré que les échanges avec M. Breton étaient anodins, il s'était inquiété lorsque des médias ont rapporté la visite, quelques jours plus tard, en précisant que la garde du corps du ministre avait obtenu de la réceptionniste une liste de numéros de téléphones, dont les cellulaires des commissaires.

«En fonction des propos du ministre, même s'ils étaient généraux, ça faisait des adéquations, a-t-il dit. (...) Pour moi, ce serait inacceptable de recevoir un appel de type politique.»

François Lafond a quant à lui souligné que le congédiement de M. Renaud, suivi de celui de M. Fortin, avait été une source d'insécurité. "C'est sûr que quand tu en vois deux qui viennent de partir, effectivement tu te poses la question: est-ce que je serai le suivant".

Dans le passé, M. Breton avait critiqué fortement le travail du BAPE, notamment l'évaluation du projet de réfection de l'échangeur Turcot.

Le député libéral Marc Tanguay a rappelé que l'ex-ministre avait écrit, en juin 2009, que les membres du BAPE n'étaient plus "légitimes" parce que leurs évaluations penchaient du côté des promoteurs au détriment des impacts environnementaux.

«Je pense qu'il était extrêmement virulent par rapport à la crédibilité même du BAPE», a-t-il dit.

M. Germain, qui a présidé les audiences du projet Turcot, a reconnu que la nomination de M. Breton à l'Environnement avait suscité des appréhensions, qui se sont concrétisées quand le ministre a évoqué ses insatisfactions envers le dossier Turcot pendant sa visite d'octobre.

Le ministre a toutefois pris la peine de rassurer M. Germain que ses critiques n'étaient pas dirigées contre lui.

Voici ce qu'aurait dit M. Breton, selon ce qu'a rapporté M. Germain: «ce que j'ai dit sur l'échangeur Turcot, il ne faut pas que vous le preniez personnel, ce n'est pas vous que je visais, c'étaient les autorités du ministère des Transports».

Le député péquiste Scott McKay a affirmé que les membres du BAPE avaient tous des liens avec les libéraux, soit parce qu'ils avaient fait partie du personnel politique ou avaient été candidats sous leur bannière.

«Est-ce que c'est un gage d'indépendance du BAPE ?», a-t-il demandé à M. Fortin, qui a été attaché politique.

Le témoin a défendu la compétence des commissaires, auxquels se sont ajoutés deux autres membres, nommés par les péquistes après les départs de MM. Fortin et Renaud.

«Je ne pense pas que le fait d'avoir passé dans un cabinet, ce soit une tache à vie pour une personne, a-t-il répondu. Je ne penserais pas, au contraire.»

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