Sa cause, améliorer le sort des jeunes

Publié le 27/02/2010 à 00:00

Sa cause, améliorer le sort des jeunes

Publié le 27/02/2010 à 00:00

L'aventure du communautaire n'était pas inscrite au plan de carrière de Raymond Viger, directeur général du Journal de la Rue.

Après une carrière diversifiée, d'abord en biochimie alimentaire, puis dans le secteur de l'aviation, et enfin, dans le domaine du meuble, M. Viger souffre d'épuisement professionnel. Pour se donner les moyens de poursuivre sa route, il suit une formation de thérapeute. De fil en aiguille, il devient travailleur de rue et bénévole au Journal de la Rue en 1992. Un an plus tard, il est nommé directeur général de l'organisme qu'il dirige depuis 18 ans.

Le Journal de la Rue est une entreprise d'économie sociale autofinancée, qui vient en aide aux jeunes marginalisés, tout en faisant la promotion de la culture urbaine. L'organisme chapeaute un magazine, Reflet de Société, une maison d'édition et le Café-Graffiti, un lieu artistique et culturel pour les jeunes, devenu un chef de file en production de murales graffiti et en diffusion d'événements.

Les Affaires - Quelles sont vos motivations en tant qu'entrepreneur ?

Raymond Viger - Le changement social et l'équité sociale m'ont suivi dans toutes mes carrières. Même en entreprise privée, la protection du consommateur, du citoyen et l'idée d'une société juste et humaine ont toujours fait partie de mes idéaux. L'engagement communautaire m'a permis d'aller plus loin dans ce sens : il a toujours fait partie de ma nature.

L. A. - Diriez-vous que vos motivations n'ont pas changé, mais évolué ?

R. V. - C'est cela. Si on dit que ma base est l'équité et la justice sociale, tout ce que je fais est juste un moyen d'y parvenir. Quand j'avais un magasin de meubles, j'avais un excellent service après-vente et les gens en étaient même surpris. Cela ne me coûtait pas d'argent parce qu'en fin de compte, je gagnais d'autres clients. J'avais donc axé ma réputation sur cette idée d'équité et de justice.

L. A. - Si vous ne carburez pas à l'argent, qu'est-ce qui vous fait vibrer ?

R. V. - Je carbure à la société. Ce n'est pas mon développement qui est important, mais celui de l'ensemble de la collectivité.

L. A. - Au Journal de la Rue, vous n'avez pas seulement des clients, mais aussi des patients ou des membres, comme vous les appelez. Pourquoi avoir épousé la cause des jeunes marginalisés ?

R. V. - Je me reconnais beaucoup en eux. Quand on travaille avec un jeune adulte, il change rapidement - en six mois d'intervention, et pour la vie. Au contraire, une thérapie avec une personne de 50 ans peut s'étendre sur 10 ans et ne donner aucun résultat, tant elle a des préjugés solidement ancrés.

L. A. - Quel conseil pourriez-vous donner à un jeune entrepreneur ?

R. V. - Celui que m'a donné un de mes mentors, Pierre Péladeau, alors que je le remerciais de m'avoir rappelé : " Ne me remercie pas, car je rappelle tout le monde, non pas par gentillesse, mais juste savoir si je peux faire du cash avec eux. Tu as peut-être une super-bonne idée, mais pour le savoir, il faut que je te rappelle. " Être à l'écoute des jeunes, c'est le même principe. Il faut être à l'écoute de nos employés, de nos clients et rappeler tous ceux qui tentent de prendre contact avec nous.

L. A. - Mais contrairement à M. Péladeau, votre intérêt n'est pas de faire de l'argent ?

R. V. - Non, mais c'est de faire du bien à l'être humain. S'il y a quelqu'un qui a besoin d'être entendu et que je l'écoute, je lui fais du bien. Ce n'est pas l'argent qui nous motive parce que parfois, nous entamons des projets dans lesquels nous perdrons de l'argent. Je crois aussi que si vous prenez le temps d'écouter vos employés, ils seront honnêtes avec vous.

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