Paul St-Pierre Plamondon restera chef du PQ quel que soit le résultat du 3 octobre

Publié le 13/09/2022 à 15:55, mis à jour le 13/09/2022 à 16:03

Paul St-Pierre Plamondon restera chef du PQ quel que soit le résultat du 3 octobre

Publié le 13/09/2022 à 15:55, mis à jour le 13/09/2022 à 16:03

Par La Presse Canadienne

«Je pense qu’il y aura un retour sur la question nationale par la force des choses», a dit Paul St-Pierre Plamondon en entrevue avec La Presse Canadienne. (Photo: La Presse Canadienne)

Québec — Quel que soit le résultat du vote le soir du 3 octobre, Paul St-Pierre Plamondon entend demeurer chef du Parti québécois (PQ).

Il restera en poste et confiera son destin aux membres du parti, à l’occasion d’un vote de confiance.

L’engagement qu’il a pris envers les militants péquistes il y a deux ans en devenant leur chef, c’était «de demeurer au service de la cause tant que les membres me donnent ce mandat-là: donner le plus de stabilité à l’organisation», a-t-il confié à La Presse Canadienne, en entrevue cette semaine.

Tous les sondages prédisent une dure soirée électorale pour les péquistes. Le site de projections électorales Qc125, bâti à partir de divers sondages, ne prédit qu’un seul siège au PQ, Matane-Matapédia, forteresse de Pascal Bérubé, et prévoit la défaite pour M. St-Pierre Plamondon dans Camille-Laurin. Les sondages ne donnent plus que 10% d’appui au PQ.

En octobre 2018, alors dirigé par le prédécesseur du chef actuel, Jean-François Lisée, le PQ avait subi une défaite historique, en ne faisant élire que 10 députés, qui n’étaient plus que sept au moment du déclenchement des élections il y a quelques semaines.

Lors de la soirée électorale du 1er octobre 2018, M. Lisée avait été défait dans Rosemont et avait annoncé le soir même qu’il quittait son poste de chef, n’ayant pas réussi à recueillir un appui jugé suffisant des électeurs.

M. St-Pierre Plamondon a choisi d’adopter une approche différente. Il remettra son sort entre les mains des membres, qui devront, selon les statuts du parti, se réunir en congrès en mars et choisir s’ils lui font toujours confiance ou non. Les militants pourraient même réclamer la tenue d’un vote de confiance avant cette date, si le PQ obtient moins de sept sièges le 3 octobre.

«Ultimement, je relève des membres», a-t-il soutenu, se disant optimiste, malgré les mauvais sondages, grâce à la qualité de la campagne qu’il mène, se tenant loin des attaques personnelles et des images volontairement exagérées auxquelles recourent certains de ses adversaires. Il se dit conscient qu’il n’a pas choisi la «voie facile», en se posant en leader au style au-dessus de la mêlée, refusant le combat de boxe, mais il maintient que c’était la bonne stratégie.

«Le Parti québécois est un parti de membres», insiste M. St-Pierre Plamondon, et ce sera donc à eux de décider de son sort après l’élection.

C’est un fait qu’avant d’être un parti de pouvoir le PQ est d’abord un parti qui défend une cause, celle de la souveraineté du Québec. Son chef entend bien profiter de chaque tribune offerte durant cette campagne électorale pour promouvoir cette cause. Qu’elle soit populaire ou non importe peu à ses yeux.

«Mon engagement est complet envers la cause. Je ne me concentre pas sur autre chose que d’obtenir le meilleur résultat possible», le soir de l’élection, en vue de redonner un peu de lustre à un parti qui n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut au temps des René Lévesque, Jacques Parizeau et Lucien Bouchard.

En septembre 2017, soit un an avant le scrutin d’octobre 2018, Jean-François Lisée avait obtenu l’appui de 92,8% des membres lors d’un tel vote de confiance, ce qui ne l’avait pas empêché de se désoler de voir son parti mordre la poussière lors de l’élection générale qui avait suivi.

Fais ce que dois

Deux ans après son élection à la tête du PQ (au troisième tour, avec 56% d’appui), M. St-Pierre Plamondon n’a toujours pas fait son entrée à l’Assemblée nationale et n’a toujours pas réussi à renverser la tendance, à insuffler un regain de popularité au projet de souveraineté du Québec.

Mais il est loin de se laisser abattre. Il donne plutôt l’impression de puiser sa force et sa résilience dans l’adversité, en s’inspirant des Patriotes et de tous ceux qui, à leur suite, ont dû porter le projet d’indépendance, malgré des vents contraires, tous ces hommes «qui ont porté cette cause-là dans des circonstances improbables».

C’est ce qui l’anime, lui permet de continuer à avancer en ces temps difficiles: le sens du devoir. Sa devise: Fais ce que dois.

Il se montre confiant, ou plutôt convaincu, qu’un jour ou l’autre, on verra bien le vent tourner, on assistera à un retour du balancier en faveur de l’indépendance du Québec.

Le temps est venu selon lui de «relancer un nouveau cycle», de provoquer «un retour de balancier», créer un effet «boule de neige» en faveur de la souveraineté.

Cet objectif lui apparaît «absolument nécessaire», pour éviter que le déclin du français au Québec et de la place du Québec au sein du Canada ne soient «pas mal plus rapides qu’on anticipait».

«L’actualité nous ramène constamment au fait que le modèle actuel n’est pas durable, sur le plan linguistique et culturel, et on a le même problème sur le plan environnemental», selon lui.

«Je pense qu’il y aura un retour sur la question nationale par la force des choses», est-il assuré, par l’effet combiné de la réduction du poids du Québec au sein Canada et du déclin continu et «planifié» du français, tant au Québec qu’au Canada.

Les Québécois devront donc tôt ou tard «regarder la réalité en face», soutient le chef péquiste, qui s’affaire à visualiser le grand soir, quand le Québec deviendra un pays: «Ce sera, ce soir-là, le plus beau moment de politique qu’on aura vu de nos vies».

Il insiste pour se tenir loin de toute pensée négative, revendiquant le droit de rêver. Car dans la vie, on a toujours le choix, dit-il. «On peut accepter le pessimisme. On peut faire des calculs de probabilité et laisser la peur nous empêcher d’aller au bout de nos rêves, de ce qui nous allume. Ou on peut chausser ses patins, embarquer sur la glace, et voir ce qui va arriver.»

Il a choisi de sauter sur la glace, pour voir ce qui allait arriver le 3 octobre.

Sur le même sujet

Le pouvoir des savoirs inutiles

02/04/2024 | Nicolas Duvernois

EXPERT INVITÉ. «Très bien connaître l’univers dans lequel gravite mon entreprise n’est tout simplement pas suffisant.»

Quelle sera la prochaine révolution industrielle?

27/03/2024 | Nicolas Duvernois

EXPERT INVITÉ. «Ne pas se tenir au courant de ces innovations, voire être réfractaire, pourrait être fatal.»

À la une

Réunion de la Fed: les faucons de retour?

Il y a 45 minutes | John Plassard

EXPERT INVITÉ. C’est clairement une déception pour les marchés.

Il y a une limite à l'écart entre les taux au Canada et aux É.-U., admet Macklem

Ottawa — Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré jeudi que les taux ...

Trois nominations pour Les Affaires aux Prix du magazine canadien

Mis à jour à 13:40 | lesaffaires.com

Les Affaires a recueilli trois nominations en vue de la 47e édition annuelle des Prix du magazine canadien.