Le marché obligataire américain bat un record

Publié le 14/01/2015 à 16:30

Le marché obligataire américain bat un record

Publié le 14/01/2015 à 16:30

Par AFP

Le marché de la dette bondissait mercredi aux États-Unis, battant un record, alors que les investisseurs, méfiants quant à la croissance mondiale, prenaient de mauvais indicateurs comme prétexte pour miser sur des actifs jugés peu risqués.

Le rendement des bons du Trésor à 30 ans baissait à 2,455 % en après-midi, après avoir chuté jusqu'à 2,393% en début de matinée, un niveau jamais atteint auparavant. Il restait proche de son précédent nadir, atteint en juillet 2012 à 2,453%. 

Sachant que les obligations sont généralement considérées comme des valeurs refuges, «cet énorme aplatissement de la courbe des taux est paradoxal, car l'économie américaine se porte plutôt bien», a reconnu Evariste Lefeuvre, économiste chez Natixis.

Toutefois, l'annonce d'un recul plus marqué que prévu des ventes de détail aux États-Unis, en décembre, a précipité la hausse du marché obligataire, de même qu'une chute spectaculaire des prix des produits importés.

Les investisseurs, «notamment les fonds de pension, sont à la recherche de rendements corrects et le moins bas possibles, et vont donc chercher le plus loin possible», jusqu'aux obligations à trente ans, a commenté Evariste Lefeuvre.

Ces titres sont plus rémunérateurs que la dette à plus courte échéance. La situation profitait donc légèrement moins aux bons à dix ans, dont le rendement baissait à 1,842%, tout de même à son plus bas niveau depuis mai 2013.

«Entre le dix et le trente ans, il y a une prime liée au risque de se retrouver coincé avec une obligation très longue en cas de changement d'environnement», a précisé Evariste Lefeuvre.

Tendance internationale

Plus généralement, «l'attrait exercé par la dette américaine est en grande partie lié aux inquiétudes sur la croissance mondiale», a jugé Paul Edelstein d'IHS.

En ce sens, la Banque mondiale a révisé mardi soir à la baisse ses prévisions de croissance dans le monde à 3% en 2015, les abaissant notamment pour la zone euro.

«On manque de confiance dans la croissance à long terme, car les conditions démographiques sont défavorables aux États-Unis et en Europe, la Chine pourrait avoir son sommet en matière de croissance, et les progrès technologiques sont moins importants que par le passé», a estimé Paul Edelstein.

Signe que les craintes ont une portée internationale, l'essor des marchés obligataires ne se limitait pas aux États-Unis: les taux d'emprunt à 10 ans des dettes françaises et allemandes, aussi vues comme des valeurs refuges, touchaient mercredi de nouveaux plus bas historiques.

En plus des inquiétudes sur la croissance mondiale, certains observateurs jugeaient que le marché de la dette était encouragé par la perspective de plus en plus précise d'un programme de soutien à l'économie par la Banque centrale européenne (BCE), à l'approche de sa réunion de politique monétaire.

En effet, «les investisseurs se disent (...) qu'en cas de rachat de titres de dettes souveraines par la BCE, les taux d'emprunts vont encore baisser, et il est ainsi préférable de se positionner en amont», a expliqué Patrick Jacq, un stratégiste obligataire de BNP Paribas. 

Mercredi, la justice européenne a dégagé un peu plus la voie à un nouvel assouplissement monétaire, en jugeant compatible avec le droit communautaire, sous certaines conditions, le programme de rachats d'actifs (OMT) annoncé à l'été 2012 par la BCE.

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