L'Impact a beau avoir gagné le championnat de la United Soccer Leagues (USL) en 2009, le club devra néanmoins prendre les bouchées doubles car il veut accéder à la Major League Soccer (MLS) au plus tard en 2012. En attendant, on ignore toujours dans quelle division jouera Montréal le printemps prochain.
Le plan de match de l'équipe est clair. Le onze montréalais, actuellement dans la première division de la USL, aspire à évoluer en MLS, perçue comme la meilleure ligue de soccer professionnel en Amérique du Nord.
" On ne peut plus rester dans la USL, d'autant qu'on sera, après 2010, la seule ville canadienne d'importance dans la cette ligue ", explique Richard Legendre, vice-président exécutif de l'Impact, que nous avons rencontré au salon Federico Cornelli du stade Saputo.
Faire le saut en MLS ne se fera pas en criant penalty ! Le club de Joey Saputo doit doubler ses revenus d'exploitation, qui sont actuellement de 6 à 7 millions, pour les faire passer à plus de 12 millions de dollars par année, ceci dans un contexte économique inconnu.
Pour y arriver, l'équipe trois fois championne comptera sur les revenus de la billetterie et l'apport des commandites d'entreprises.
Hausse du prix des billets de 30 %
Une fois qu'elle évoluera dans la MLS, l'Impact, un organisme sans but lucratif, croit qu'il pourra hausser le prix de ses billets de 25 à 30 %, dit Richard Legendre. " Selon nos sondages, les gens sont prêts à payer plus pour que notre équipe accède à la MLS ", dit-il. L'équipe de l'entraîneur Marc Dos Santos devra vendre plus de billets.
La MLS exige un stade d'au moins 20 000 places. L'organisme attend le feu vert de Québec pour ajouter 7 000 places au stade Saputo et construire un centre d'entraînement quatre saisons muni d'une surface synthétique, tout juste à côté. Facture estimée : 25 millions de dollars. " Le privé assume environ 70 % du coût de l'aventure MLS et le public, 30 % ", détaille M. Legendre.
Cibler le milieu des affaires
Pour remplir le stade agrandi, l'Impact devra attirer les 18-40 ans, amateurs de football européen, mais qui boudent pour le moment les Brown, Sebrango, Biello, Leduc, bref, le club actuel.
L'Impact devra réussir à atteindre cet objectif sans s'aliéner son premier public. " Soixante pour cent de la clientèle vient en famille, parce qu'on est accessible. Il y a des billets encore offerts à 10 $ et moins. " L'Impact multiplie les promotions auprès des clubs de soccer mineur et des commissions scolaires, ce qui a pour effet de gonfler les chiffres d'assistance.
Les entreprises seront aussi mises à profit. " On a de la place pour davantage d'espaces réservés aux entreprises. Dans un nouveau stade, une nouvelle ligue, un nouveau produit, on sent qu'on pourrait faire une plus grande percée auprès des entreprises ", estime Richard Legendre, également ancien ministre péquiste des Sports à l'époque du gouvernement de Bernard Landry.
Actuellement, les 16 loges et 14 marquises (groupe de 10 places sous un petit chapiteau) du stade Saputo trouvent preneur. Les loges sont louées dans le cadre de forfaits de commandite, de même que la moitié des marquises. Les sept autres marquises sont vendues à la pièce, 19 750 $ taxes comprises pour 10 places et 19 matchs.
Une finale fort regardée
L'entente triennale avec le diffuseur Radio-Canada est échue et doit être renégociée. En finale contre Vancouver, les cotes d'écoute ont atteint 245 000 téléspectateurs, " deux fois et demi de plus que lors du championnat en 2004 ", se réjouit le vice-président de l'Impact.
Toutefois, les assistances aux parties de l'Impact ont diminué en 2009. Richard Legendre garde espoir de regagner le terrain perdu en 2010, mais l'incertitude plane. Montréal, en compagnie de six autres villes, a annoncé la création d'une ligue professionnelle, tout en affirmant qu'elle continuait de négocier avec la USL. Les dissidents reprochent à la USL de ne pas donner assez de pouvoirs aux équipes.
Toutefois, pour vendre la saison 2010, il faudrait savoir dans quelle ligue l'Impact va jouer !
