Dominique Anglade croit que le niveau de sécurité des candidats mérite d'être soulevé

Publié le 01/09/2022 à 08:44

Dominique Anglade croit que le niveau de sécurité des candidats mérite d'être soulevé

Publié le 01/09/2022 à 08:44

Par La Presse Canadienne

La semaine dernière a été particulièrement mouvementée pour la députée de Saint-Laurent, Marwah Rizqy, alors qu’un individu l’a menacée sur plusieurs plateformes. (Photo: La Presse Canadienne)

La question de la sécurité des candidats pendant la campagne électorale provinciale «mérite d’être soulevée», selon la cheffe libérale Dominique Anglade, dont deux députés sortants et candidats ont été victimes de gestes d’intimidation.

Dans la nuit de mardi à mercredi, le bureau de circonscription du député sortant Enrico Ciccone, dans l’arrondissement montréalais de Lachine, a été la cible de cambrioleurs et de vandales.

Cet événement s’ajoute à une série de messages haineux envoyés la semaine dernière à la députée sortante de Saint-Laurent, Marwah Rizqy, qui a notamment reçu des menaces de mort de la part d’un individu «obsédé» par elle.

«Il a appelé mon poste de police de quartier, il a nommé le nom de ma rue et dit: “Allô, un meurtre a été commis, le cadavre de Marwah Rizqy est sur (telle rue)”», a raconté Mme Rizqy, qui est actuellement enceinte de huit mois.

«C’est la première fois que j’étais dans ma salle de bain et que mes genoux ont commencé à claquer. C’est là que je me suis dit que, non, ce n’était vraiment pas normal ce qui m’arrivait.»

Appelée à réagir à ces deux incidents, mercredi à Sherbrooke, Mme Anglade a estimé que le niveau de sécurité des candidats est une «question qui mérite d’être soulevée».

«On veut s’assurer qu’on puisse faire une campagne électorale dans un contexte exempt de violence», a-t-elle mentionné lors d’une mêlée de presse en après-midi.

Selon la cheffe libérale, «tout le monde a son rôle à jouer pour diminuer cette tension» qui entoure les élus, les candidats et les autres personnalités publiques, surtout depuis les moments «difficiles collectivement avec la COVID».

Le niveau de sécurité des candidats est l’un des sujets qui retiennent l’attention en marge de la campagne. Dès le déclenchement des élections, le Parti conservateur a rapporté que deux de ses bénévoles ont été menacés alors qu’ils s’affairaient à installer des affiches électorales du parti. De nombreuses affiches, tous partis confondus, ont depuis été vandalisées.

«C’est inacceptable, ce qui est arrivé au bureau de M. Ciccone, c’est inacceptable ce qui est arrivé à beaucoup de pancartes. On veut un débat, on est chanceux d’avoir la démocratie qu’on a au Québec. Donc, peu importe le parti, c’est inacceptable», a réagi le premier ministre et chef de la Coalition avenir Québec, François Legault.

 

Semaine terrifiante pour Marwah Rizqy

La semaine dernière a été particulièrement mouvementée pour la députée de Saint-Laurent, alors qu’un individu l’a menacée sur plusieurs plateformes. Il a d’abord écrit des messages sur Facebook, mais est rapidement passé aux messages vocaux. L’individu a même directement appelé des postes de police pour signaler la — fausse — mort de Mme Rizqy.

«C’était la première fois qu’on me demandait de rester chez moi, d’annuler mes activités et de ne pas sortir le temps qu’on organise un peu plus de sécurité pour moi», a mentionné la candidate libérale.

L’homme a finalement été arrêté, puis a comparu devant la justice vendredi dernier. À la surprise de Mme Rizqy, il a ensuite été remis en liberté avec plusieurs conditions, dont celle de ne pas l’approcher.

La députée sortante, qui vise un deuxième mandat dans Saint-Laurent, aurait préféré qu’une évaluation psychologique soit faite avant que l’homme soit relâché. Mais puisqu’il est maintenant dans la nature, la candidate avoue être plus prudente pendant ses activités de campagne.

Mme Rizqy a donc demandé à l’Assemblée nationale que soit rehaussée la sécurité autour des élus, parce qu’il y a en ce moment une «certaine tension sociale». Toutefois, «ce n’est pas normal» de devoir quémander pour avoir telle une escorte, selon elle.

«Ça n’empêche pas que j’ai encore ça en tête. Je dois continuer à faire campagne et je suis très vigilante, mais je n’ai pas plus de sécurité», a-t-elle déploré.

 

Enrico Ciccone «ébranlé et impuissant»

L’équipe du bureau d’Enrico Ciccone a confirmé, par voie de communiqué, que les voleurs vandales n’ont pas lésiné pour arriver à leurs fins. «Les malfaiteurs ont dû défoncer un mur mitoyen d’un commerce voisin pour s’introduire dans le bureau de M. Ciccone», a-t-on indiqué dans un communiqué.

«Ils ont causé beaucoup de dommages matériels avant de prendre la fuite avec les ordinateurs de tous les employés ainsi que le serveur qui enregistre toutes les images vidéo des caméras de sécurité.»

Selon ce communiqué, M. Ciccone y voit une atteinte incompréhensible aux services aux citoyens.

«Je suis extrêmement peiné et inquiet, particulièrement pour mes employés et les citoyens qui nous font confiance. Un bureau de comté, c’est la maison des citoyens. Ce devrait être intouchable. On est là pour servir les gens», a-t-il souligné dans la missive. 

Le député de Marquette avait reçu des menaces par téléphone, qui concernaient aussi Mme Rizqy, récemment et devant cette accumulation, les policiers de Montréal ont remis l’enquête entre les mains de la Sûreté du Québec. On ne sait cependant pas si les menaces et le cambriolage sont reliés.

 

Un avertissement, dit Gabriel Nadeau-Dubois

Visiblement ébranlé par ce qu’ont vécu les deux candidats libéraux, Gabriel Nadeau-Dubois, de Québec solidaire, croit que leur témoignage doit servir d’avertissement quant au climat de violence et d’insécurité qui plane sur les hommes et les femmes politiques.

Il constate que les candidats de toutes les formations sont ciblés. «C’est le début de la campagne, a-t-il réagi lors d’un arrêt impromptu à Amqui. Ce n’est pas vrai que ça va se passer comme ça.»

«Il faut débattre avec vivacité de ce qu’on veut faire avec notre Québec, mais qu’on se laisse tranquilles les uns les autres sur le plan de la sécurité. On a des enfants. On a des familles. Ça n’a pas d’allure», a tranché le porte-parole solidaire.

Le climat actuel décourage les gens d’entrer en politique, selon lui. Des candidats potentiels ont d’ailleurs décliné les avances de Québec solidaire, inquiets des menaces et insultes que subissent les élus.

«Il y a des gens qui ont maintenant la perception que la politique est un sport dangereux et qui nous disent: “moi je ne suis pas prêt à subir la violence en ligne. Je ne suis pas prêt à me sentir en danger”», a-t-il expliqué.

Le chef péquiste Paul Saint-Pierre Plamondon a lui aussi appelé à une baisse du niveau de tension lorsqu’interrogé sur la sécurité pendant la campagne.

«Durant nos élections, comme en général, mais encore plus pendant nos élections, il faut qu’on soit respectueux des règles, respectueux des gens, et ça devrait être une fierté collective que notre capacité de mener cet exercice-là sans qu’il y ait de violence et d’intimidation», a-t-il mentionné.

— Un texte de Mathieu Paquette et Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne. Avec des informations de Patrice Bergeron, Stéphane Rolland, Frédéric Lacroix-Couture et Caroline Plante

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