Canada: PIB presque inchangé au 4e trimestre, léger recul en décembre

Publié le 28/02/2023 à 09:12, mis à jour le 28/02/2023 à 19:00

Canada: PIB presque inchangé au 4e trimestre, léger recul en décembre

Publié le 28/02/2023 à 09:12, mis à jour le 28/02/2023 à 19:00

Par La Presse Canadienne

Statistique Canada a pris note que dans l’ensemble, les dépenses des ménages ont crû de 4,8% en 2022. (Photo: La Presse Canadienne)

Ottawa — L’économie canadienne faisait du surplace à la fin de l’an dernier, selon le dernier rapport sur le produit intérieur brut (PIB), mais sous les décevantes données se cachent des dépenses de consommation résilientes qui maintiennent l’économie à flot.

Selon Statistique Canada, le PIB est resté inchangé au quatrième trimestre de 2022, après cinq trimestres consécutifs de croissance.

Dans son rapport publié mardi, l’agence fédérale indique que l’économie s’est contractée de 0,1% en décembre et dresse le portrait d’une économie beaucoup plus sombre que les prévisionnistes ne s’y attendaient, car les taux d’intérêt plus élevés ont eu un impact plus notable sur l’économie.

L’estimation préliminaire de Statistique Canada avait prévu une croissance annualisée de 1,6% pour ce trimestre.

Mais l’agence avance, dans une autre estimation préliminaire, que l’économie a rebondi en janvier, avec une croissance de 0,3% du PIB réel. Elle a cependant rappelé la nature provisoire de ces données et indiqué que leur version finale, plus complète, serait publiée le 31 mars.

Mais le rapport comprend quelques bons côtés pour les Canadiens. Après avoir diminué de 0,1% au troisième trimestre, les dépenses des ménages ont rebondi de 0,5% au quatrième trimestre.

Le directeur des études économiques de la Banque TD, James Orlando, a souligné que le consommateur, qui est «le véritable moteur de l’économie canadienne», se portait encore relativement bien.

«Dans l’ensemble, les manchettes semblent vraiment mauvaises. Mais quand on prend un peu de recul (…), certaines des données fondamentales sous-jacentes sont encore assez bonnes pour l’économie canadienne», a affirmé M. Orlando.

Le ralentissement du quatrième trimestre a été en grande partie attribuable au fait que les entreprises ont accumulé moins de stocks qu’au cours des deux trimestres précédents.

Selon M. Orlando, les stocks avaient atteint des niveaux record plus tôt dans l’année en raison de l’assouplissement des chaînes d’approvisionnement. Mais cette accumulation ne devait pas durer.

Outre la baisse des stocks, l’investissement réel des entreprises a diminué pour un troisième trimestre consécutif, la hausse des taux d’intérêt ayant affaibli l’investissement dans le logement en 2022.

Épargne des Canadiens en hausse

Même si la croissance a stagné pendant le trimestre, le revenu disponible des ménages a augmenté plus rapidement que leurs dépenses nominales, ce qui leur a permis d’épargner davantage.

L’agence fédérale a indiqué que le taux d’épargne des ménages avait atteint 6% au quatrième trimestre, contre 5% au trimestre précédent.

Le rapport attribue notamment cette amélioration des finances des ménages aux prestations gouvernementales, y compris le versement unique supplémentaire du crédit pour la taxe sur les produits et services et l’augmentation de 10% de la pension de la Sécurité de la vieillesse pour les personnes âgées de 75 ans ou plus.

Le gouvernement libéral a introduit ces mesures ciblant les Canadiens à faible revenu pour les aider à faire face à la plus forte inflation.

«Tout cela fait en sorte qu’il y a plus d’argent dans les poches des Canadiens et (…) que les Canadiens vont dépenser plus», a affirmé M. Orlando.

En se tournant vers l’avenir, M. Orlando a souligné que les données économiques récentes étaient «bien meilleures que prévu».

La dernière enquête sur la population active a montré que l’économie avait créé 150 000 emplois le mois dernier, ce qui suggère que l’activité d’embauche est toujours en marche. Les ventes au détail ont également augmenté en janvier.

Ces chiffres appuient les prévisions de rebond de la croissance économique pour le mois de janvier.

Malgré tout, la plupart des économistes s’attendent à ce que l’économie canadienne ne puisse pas éviter une récession au premier semestre de l’année, car les taux d’intérêt plus élevés freinent les dépenses.

Depuis mars 2022, la Banque du Canada a relevé son taux d’intérêt directeur pour le faire passer de près de zéro à 4,5%, son niveau le plus élevé depuis 2007.

La banque centrale a annoncé en janvier qu’elle prendrait une pause conditionnelle avec ses hausses de taux, le temps d’évaluer comment l’économie va réagir aux taux d’intérêt plus élevés.

Si l’économie continuait de tourner à plein régime ou si l’inflation devait persister, la Banque du Canada a clairement indiqué qu’elle n’hésiterait pas à hausser davantage les taux.

Mais M. Orlando a estimé que la banque centrale était probablement satisfaite de sa décision de rester à l’écart, compte tenu du rapport de mardi, qui montre un PIB plus faible.

La Banque du Canada doit prendre sa prochaine décision sur les taux d’intérêt le 8 mars.

La banque centrale soutient qu’un ralentissement est nécessaire pour ramener l’inflation à son objectif de 2,0%.

Après avoir culminé à 8,1% au cours de l’été, l’inflation annuelle du Canada a ralenti pour s’établir à 5,9% en janvier.

La Banque du Canada prévoit que l’inflation ralentira à 3,0% d’ici le milieu de 2023 et reviendra à la cible de 2,0% l’an prochain.

Elle espère que l’inflation pourra revenir à la cible sans un ralentissement économique brutal. Dans le même temps, la banque centrale a souligné que le retour à une croissance normale des prix était son objectif principal, ce qui pourrait se faire au détriment d’une contraction économique plus sévère.

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