Bombardier pénalisée par une perception biaisée ?

Publié le 05/08/2010 à 11:41, mis à jour le 05/08/2010 à 11:44

Bombardier pénalisée par une perception biaisée ?

Publié le 05/08/2010 à 11:41, mis à jour le 05/08/2010 à 11:44

Par Jean-Paul Gagné

Photo : Bloomberg

Blogue. « Perception is reality », dit un dicton anglais.

Mais la perception peut aussi nous amener dans des ornières.

Bombardier est un peu victime de ce phénomène.

On l’a vu récemment au dernier salon aéronautique de Farnborough, alors que tous les yeux étaient tournés vers la fameuse C-Series pour laquelle tout le monde espérait de nouvelles commandes.

Bombardier y a annoncé des ventes de 800 millions de dollars US de Global Express, de Q400 et de Challenger, mais cela n’a impressionné personne. Son action a baissé légèrement, car le miracle de la C-Series ne s’est pas manifesté.

Le Zefiro

Ces jours derniers, la société d’État Trenitalia d’Italie a annoncé qu’elle avait retenu la proposition conjointe du consortium Bombardier- AnsaldoBreda pour la fourniture de 50 ensembles de trains-voitures Zefiro d’une valeur de deux milliards de dollars. Toutefois, cette excellente nouvelle ne s’est pas répercutée sur le prix de l’action.

Pourtant, le Zefiro a été préféré au TGV d’Alstom à la fois pour ses qualités techniques et son prix compétitif. Les trains Zefiro qui circuleront en Italie auront une vitesse commerciale de 360 km/h.

C’est aussi la première vente du Zefiro en Europe et ce ne sera sûrement pas la dernière.

Le Zefiro a d’abord été commercialisé en Chine, mais les trains de la version chinoise roulent à une vitesse commerciale de 250 km/h.

La Chine

Il y a quelques semaines, le partenariat Bombardier-Sifang a vendu à la Chine 40 ensembles trains-voitures Zefiro pour une valeur totale de 761 millions de dollars US (la part de Bombardier est de 373 M$ US).

Ajouté à la première commande de Zefiro de la Chine en 2009, Bombardier-Sifang aura assemblé en Chine 1 280 voitures de ce type pour l’important marché chinois.

Bombardier a une présence très solide en Chine, où elle compte maintenant plus de 4 000 employés (en incluant ceux de sa division aéronautique). C’est un succès remarquable, qui, compte tenu des liens d’affaires importants qu’elle y entretient et de l’immense programme d’infrastructure de transport du pays, se répercutera sûrement dans d’autres commandes.

Carnet de 27 milliards

La division transport de Bombardier avait à la fin d’avril un carnet de commandes de 27,1 milliards de $ US, qui s’est sûrement accru, grâce à des commandes récentes.

Pour sa part, la division aéronautique de Bombardier avait un carnet de commandes de 17,3 milliards de $ US, ce qui n’est pas négligeable non plus. Carnet de commandes total : 44,4 milliards de $ US, en hausse sur celui du trimestre précédent.

Dynamique du marché

Bien sûr, les marchés boursiers carburent sur les anticipations et la nouveauté, d’où l’importance énorme de la C-Series pour l’avenir de l’action de Bombardier. Malheureusement, cette dynamique fait parfois oublier des considérations plus fondamentales.

Bombardier avait des liquidités de 3,5 milliards de dollars au 30 avril. Ses finds autogénérés lui permettent de rembourser sa dette et de racheter de ses actions.

Certes, l’action de Bombardier (autour de 4,60 $) n’est pas donnée compte tenu de sa rentabilité (bénéfice par action de 8 cents au dernier trimestre), mais il reste que le marché se concentre beaucoup trop sur la C-Series (qui occupe néanmoins 50 % du marché de son créneau), négligeant probablement l’avancée technologique de Bombardier dans les trains à haute vitesse.

 

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