[Photo : Bloomberg]
PRIMEUR - Les détaillants en alimentation du Québec en ont marre de « financer » les programmes de fidélisation des cartes de crédit. Pour « lever le voile sur les différents aspects de cette problématique », l’Association des détaillants en alimentation du Québec (A.D.A.) a produit trois vidéos en espérant que leur diffusion soit virale.
Le regroupement, qui se dit « exaspéré », calcule que les commerçants canadiens paient 9 G$ par année en frais de transaction. Un montant jugé « excessif ».
Entre 2007 et 2011, la valeur des achats effectués par carte de crédit au pays a bondi de 28 G$, rapporte l’A.D.A.. En conséquence, les frais de transaction pour les commerces ont pratiquement doublé, passant de 4,5 à 9 G$ au cours de cette période. La proportion de frais payée par les détaillants du Québec n’est pas précisée.
« Pour les petits commerçants comme pour les plus grands, les frais transactionnels sont une source de préoccupation majeure qui a un réel impact sur leur rentabilité », affirme l’A.D.A., qui réclame l’intervention du gouvernement dans ce dossier.
Cette exaspération ne date pas d'hier; on se rappellera qu’une dizaine d’organisations se sont regroupées en 2008 pour former la Coalition québécoise contre la hausse des frais de transaction par carte de crédit et de débit. L’année suivante, le ministre des Finances Jim Flaherty a mené une consultation sur l’industrie des cartes de crédit au pays, largement dominée par Visa et Mastercard.
65 000 $ par an pour un dépanneur
La première vidéo de l’A.D.A. porte sur « l’ascension fulgurante » du nombre de transactions effectuées par carte de crédit. La seconde se penche sur la multiplication des modes de paiement électroniques « qui ne peut qu’augmenter l’ampleur de ce détournement ». La dernière dénonce les coûts des programmes de fidélisation des compagnies de crédit, vus comme « un poids sur le dos des détaillants ».
Dans cette troisième capsule, le copropriétaire d’un dépanneur avec station-service de l’Estrie compare les coûts du débit et du crédit pour son commerce. Gian-Carol Paré raconte que les achats (30 % des transactions) effectués par carte de débit lui coûtent 3500 $ par année, tandis que la facture grimpe à 65 000 $ pour le crédit (20% des transactions).
Les vidéos seront diffusées « à nos membres, nos partenaires, aux élus et aux journalistes, précise Pierre-Alexandre Blouin, vice-président, Affaires publiques. Nous espérons qu’elles pourront se propager sur les différentes plateformes numériques ».
L’ A.D.A. représente 8 000 détaillants en alimentation propriétaires du Québec. Elle est membre de la Coalition québécoise contre la hausse des frais de transaction par carte de crédit et de débit.
