Bombardier prévoit embaucher au Québec tandis qu'elle veut augmenter sa production

Publié le 10/02/2022 à 17:57

Bombardier prévoit embaucher au Québec tandis qu'elle veut augmenter sa production

Publié le 10/02/2022 à 17:57

Par La Presse Canadienne

L’entreprise a livré 38 appareils durant la période de trois mois terminée le 3 décembre. (Photo: Getty Images)

Portée par la vigueur du marché des jets d’affaires, Bombardier (BBD-B.TO) prévoit augmenter sa cadence de production pour livrer entre 15% et 20% plus d’appareils en 2023, a annoncé la multinationale montréalaise, jeudi.

Cela voudrait dire que la société serait en mesure d’en livrer entre 138 et 144 l’année prochaine, estime Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux. La société dépasserait ainsi son objectif initial d’atteindre entre 130 et 135 appareils en 2025. « C’est plus que ce que nous prévoyions », commente l’analyste financier.

Les activités de Bombardier, qui se concentrent maintenant sur le segment des jets d’affaires, sont devenues « beaucoup plus prévisibles », juge Éric Martel, le président et chef de la direction de l’entreprise. Il souligne que la société a dépassé ses prévisions financières pour 2021.

La société fera des embauches pour augmenter la cadence de production. «Pour des augmentations en 2023, on est déjà à amorcer ça», a répondu M. Martel lors d’un point de presse.

Bombardier prévoit embaucher près de 1000 personnes à travers le monde. «Oui nous allons rappeler au Québec, précise-t-il. On parle d’à peu près 300 des emplois qu’on doit recruter. »

Du côté du syndicat des machinistes, on insiste pour dire qu’il faudra donner la priorité aux employés mis à pied par Bombardier en 2020 alors que la pandémie a frappé l’industrie de l’aviation de plein fouet. «Comme syndicat, notre rôle est de rester vigilants afin que cette augmentation de cadence se traduise par le retour au travail des membres qui sont en situation de mise à pied depuis le début de la pandémie», déclare Éric Rancourt, l’agent d’affaires de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l’aérospatial (AIMTA) et responsable des relations de travail chez Bombardier.

En mars 2020, la société avait procédé à 2500 mises à pied, dont 1500 au Québec. Il reste moins de 1000 employés basés au Québec sur ses listes de rappel pour les centres manufacturiers de Montréal. Bombardier approche le seuil des 8000 employés au Québec.

Moins d’appareils livrés au quatrième trimestre

Si Bombardier prévoit augmenter la cadence de production pour 2023, elle a livré six avions de moins au quatrième trimestre qu’à la même période l’an dernier, selon les résultats financiers publiés plus tôt jeudi.

L’entreprise a livré 38 appareils durant la période de trois mois terminée le 3 décembre, contre 44 un an plus tôt. Elle attribue cette baisse au fait que le nombre de livraisons du Global 7500 serait « plus uniformément réparti durant le reste de l’année ».

Tandis que plusieurs entreprises ont dû composer avec un sursaut de l’absentéisme en décembre et janvier en raison du variant Omicron, Bombardier dit avoir déjà rattrapé le retard pris au retour des Fêtes.

«On a eu une petite hausse de l’absentéisme, raconte M. Martel. Ça a duré environ deux ou trois semaines. On avait pris un petit peu de retard, mais on a déjà récupéré tout ce retard-là.»

Le chef de la direction se félicite d’avoir contenu la contagion dans ses rangs. « Des centaines » de tests de dépistage ont été effectués chaque jour dans les usines de Bombardier au retour des Fêtes. L’employeur demeure « extrêmement prudent » par rapport à la COVID-19 et affirme « ne pas avoir baissé la garde » quant à l’adoption des mesures sanitaires, malgré la baisse des cas dans la population avant l’arrivée du variant Omicron.

Au quatrième trimestre, Bombardier a dévoilé un bénéfice net de 238 millions $US au quatrième trimestre, comparativement à une perte de 337 millions $US à la même période l’an dernier.

Les revenus de la société, pour leur part, sont en progression de 7 % pour s’établir à 6 milliards $US. Le bénéfice ajusté par action atteint 0,03 $US, comparativement à une perte de 0,20 $US.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient une perte ajustée par action de 0,03 $US et des revenus relativement semblables à ce qu’a dévoilé la société, selon les données publiées par Refinitiv.

Ukraine et remboursement de la dette

Malgré les tensions géopolitiques en Ukraine, les commandes en Europe et en Russie ont enregistré une reprise au cours de la deuxième moitié de 2021, affirme M. Martel. Si le Canada devait adopter des sanctions contre la Russie, Bombardier suivra les consignes du fédéral, mais il souligne que l’Amérique du Nord lui fournit son plus important bassin de clients. «Si jamais la situation devait évoluer en Ukraine, nous suivrons ce qui se passe de près.»

La situation financière de Bombardier s’améliore aussi. L’entreprise a généré 100 millions $US en flux de trésorerie en 2021, tandis qu’elle avait brûlé près de 1,9 milliard $US en 2020.

Tim James, de Valeurs mobilières Desjardins, souligne que Bombardier a réduit son endettement de près de 3 milliards $US en 2021 et que la société n’a pas de titres de dette arrivant à échéance avant décembre 2024.

L’entreprise est aussi sur la bonne voie pour réaliser ses objectifs de réduction de coûts de 400 millions $US d’ici 2023, affirme Bart Demosky, chef de la direction financière, lors d’une conférence avec les analystes financiers. La société a dégagé des économies de 135 millions $US en 2021, plus que l’objectif de 100 millions $US. Le chef des finances entrevoit des réductions de coûts de 250 millions $US en 2022.

L’action de Bombardier effaçait 0,04 $, ou 2,22%, à 1,76 $ à fermeture de la Bourse de Toronto.

 

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