Aérospatiale: explosion de l'emploi dans la finition d'aéronefs

Publié le 19/05/2010 à 09:57

Aérospatiale: explosion de l'emploi dans la finition d'aéronefs

Publié le 19/05/2010 à 09:57

Méconnu du grand public, s’il est un secteur de l’industrie aérospatiale qui est en croissance à Montréal, c’est bien celui de la finition d’aéronefs.

De 3 632 travailleurs en 2008, ce secteur pointu de l’industrie devrait selon les prévisions du Comité sectoriel de main-d’œuvre en aérospatiale (CAMAQ), compter 4 638 travailleurs au 1er janvier 2011.

On parle donc d’une coissance de 21,7% de l’emploi en trois ans, une évolution à contre-courant de la tendance économique observée depuis quelques années.

Selon Serge Tremblay, directeur général du Camaq, le secteur de la finition d’aéronefs mériterait une bien plus grande attention, tant de l’industrie que des chercheurs d’emploi dans le domaine. Depuis un peu plus d’une décennie environ, ce secteur a gagné en importance au Québec, presque naturellement sans que personne ne s’en rende vraiment compte, dit-il.

Tant et si bien qu’aujourd’hui, le secteur de la finition regroupe une quinzaine d’entreprises dans le secteur. On parle entre autres d’Aviation Premium, de Trois-Rivières, de Placeteco de Shawinigan, de MSB Design de Boucherville, de CAF Aviation de Saint-Georges-de-Beauce, de C&D Zodiac, de Delastek, ou encore de Innotech Aviation, toutes dans la région de Montréal.

La finition avant l’innovation

Elles se spécialisent, tant dans la finition intérieure que la finition extérieure d’aéronefs, des domaines de première importance pour les avionneurs. Et pour cause : «Vous pouvez proposer aux clients toutes les innovations possibles, si la qualité du tissu n’est pas à la hauteur, si le cuir des sièges est mal cousu, ou que les accoudoirs sont inconfortables et de qualité médiocre, c’est peine perdue, dit M. Tremblay, directeur général du Camaq.

Ainsi, au grand dam de bien des ingénieurs de l’industrie, poursuit-il, les avions sont souvent jugés autant, sinon davantage, sur leurs finitions intérieures et extérieures que sur leurs caractéristiques techniques ou technologiques, aussi novatrices soient-elles. Voilà, entre autres ce qui explique que les avionneurs accordent à ce corps de métier une telle importance.

La concurrence dans le domaine émane d’un peu partout, des États-Unis, d’Europe et d’Asie. Mais aucune région ne détient encore le monopole de la connaissanxce ou de l’expertise dans le domaine. Les nouveaux venus sont donc encore libres d’y faire leur place.

Cela est d’autant plus vrai que la hantise des avionneurs est de devoir assumer des retards de livraisons causés par l’incapacité de leurs partenaires ou de cette industrie de la finition de répondre aux commandes dans les délais.

Un recrutement de main-d’œuvre difficile

Un des grands freins à la croissance de cette industrie en est un de main-d’œuvre. Traditionnellement, ces entreprises recrutent le plus souvent dans les écoles de meubles et d’ébénisterie.

Mais travailler le bois et les matériaux composites qu’on retrouve dans les aéronefs, sont deux choses bien distinctes.«La formation se fait en entreprise avec tous les défauts que la méthode comporte, dit M. Tremblay. Sur une dizaine de candidats, le tiers environ peuvent développer une réelle passion pour ce travail. »

Le problème est tel, que l’École des métiers de l’aérospatiale de Montréal (EMAM) pourrait avant longtemps mettre sur pied une formation spécialisée pour les candidats intéressés par ce travail. Un programme qui, s’il recevait l’aval de la Commission scolaire de Montréal, donnerait un bon coup de main à cette industrie, au Québec.

 

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