Locataires de bureaux, c'est le temps de négocier votre bail

Publié le 01/12/2015 à 14:30

Locataires de bureaux, c'est le temps de négocier votre bail

Publié le 01/12/2015 à 14:30

Par Matthieu Charest

(Photo: Shutterstock)

Les taux d’inoccupation et de disponibilité des bureaux au centre-ville de Montréal atteignent des sommets. Conséquence, les locataires profitent actuellement d’une fenêtre d’opportunité exceptionnelle pour négocier ou renégocier leurs baux. Les économies peuvent atteindre jusqu’à 25% du prix au pi2 pratiqué dans un marché équilibré.

Avec un taux de disponibilité de 15,5% [espaces occupés, mais disponibles en location ou en sous-location] et d’inoccupation [espaces vides] de 9% au deuxième trimestre de 2015 dans le marché du bureau, le centre-ville de Montréal semble se vider peu à peu.

Et la tendance est lourde selon ce que révèle l’Étude de marché nationale d’immeubles de bureaux publiée aujourd’hui par la firme de service-conseil en immobilier Knight Frank Devencore et que Les Affaires vous présente en primeur.

Entre le quatrième trimestre de 2013 et le deuxième trimestre de 2015, le taux d’inoccupation des immeubles de catégories «A» et «B» du centre-ville est passé de 6,8% à 9%.

Un taux qui dépasse largement la moyenne canadienne, de 7,55%, et qui n’est surpassé que par Halifax, qui est à 10,6% d’inoccupation pour la même période.

De dire par là que le centre-ville de la métropole est en train de se dépeupler vitesse grand V et que la situation est préoccupante, il n’y a qu’un pas.

Mais ce serait une grave erreur de le voir ainsi, explique Jean Laurin, le président et chef de la direction de Knight Frank Devencore. Les espaces libres ou disponibles sont plutôt le reflet d’une certaine vigueur économique. Nous assistons en fait à un jeu de chaise musicale qui devrait se résorber.

«Nous sommes actuellement dans la pire période quant au taux d’inoccupation. C’est dû aux nouvelles tours livrées dernièrement [la tour Deloitte, par exemple] ou aux nouveaux espaces projetés [celui-ci, par exemple] qui résultent d’une activité économique positive».

Bref, «un locataire déménage pour améliorer son sort et libère de l’espace. Souvent, le propriétaire va en profiter pour effectuer des travaux, des améliorations locatives et se montrer plus agressif pour attirer un nouveau locataire». Au niveau du prix, notamment.

Des aubaines de 25 %

Pour Knight Frank Devencore, pas de doute, il s’agit actuellement de la meilleure période pour les entreprises qui veulent négocier un bail. Pour celles qui désirent renégocier leurs contrats de location également. «Surtout s’il reste moins de 5 ans au bail et que vous louez plus de 50 000 pi2, souligne M. Laurin. En ce moment, un locataire peut profiter d’économies de 20 à 25% sur les prix «normaux». Ce qui représente des dizaines, voire des centaines de milliers de dollars d’économies.

«Cette période-là pourrait durer encore 12 ou 18 mois. Après, le marché devrait se rééquilibrer doucement», poursuit l’expert.

Les couloirs

Au chapitre des espaces de bureaux disponibles au centre-ville, toutes les zones ne sont pas égales. Tant s’en faut. Au deuxième trimestre de 2015, le corridor de l’avenue McGill College affiche 17,8% de disponibilité et Westmount, 14,9%.

Ce sont les zones du Quartier international, à 7,9%, et du Vieux-Montréal, à 7,7%, qui affichent les taux de disponibilité les plus faibles.

Québec

La même étude de Knight Frank Devencore souligne que contrairement à Montréal, la capitale nationale affiche un taux d’inoccupation combiné (toutes catégories d’immeubles confondues) relativement faible. À 6,3%, le taux est même inférieur à la moyenne canadienne. 

Gatineau-Ottawa 

Quant à la capitale fédérale, le taux d’inoccupation a augmenté de presque 1% en six mois, de 6,6% à 7,4%. Le secteur de Kanata, fief des Sénateurs d’Ottawa et qui héberge plusieurs entreprises de haute technologie connaît un regain d’activité. Et dans l’ensemble, souligne le rapport, étant donné l’arrivée de nouveaux espaces sur le marché, les locataires devraient bénéficier d’un certain pouvoir de négociation pour encore quelques mois. 

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