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Lego s'est vanté mercredi de craindre des ruptures de stock en Europe avant Noël, du fait d'une demande pour ses célèbres jeux de construction en brique plastique dépassant toutes ses attentes.

«Quand nous recevrons de nouvelles commandes nous serons confrontés à des difficultés sur certains marchés en Europe à satisfaire tous les magasins», a déclaré à l'AFP un porte-parole du fabricant danois, Roar Rude Trangbaek.

«Cela vient après un premier semestre 2015 où nous avons vraiment dépassé nos prévisions sur l'évolution des ventes», a-t-il ajouté.

Il n'a précisé ni les produits ni les pays risquant d'être touchés par la pénurie. «Nous ne pouvons pas garantir que les parents pourront aller dans n'importe quel magasin de jouets et trouver spécifiquement le produit qu'ils recherchent. Il se pourrait qu'ils doivent aller dans un autre magasin», a expliqué le porte-parole. 

Ou reporter leurs achats sur un concurrent, comme le canadien Mega Brands, racheté l'an dernier par l'américain Mattel.

Les fêtes de fin d'année sont la période cruciale de Lego, qui doit encore à cette époque réaliser 60% de ses ventes aux consommateurs. 

Interrogé par l'AFP, un analyste de la banque d'investissement Oppenheimer, Sean McGowan, a estimé qu'il ne s'agissait pas pour le groupe danois d'une stratégie destinée à inciter les parents à se ruer en magasin.

«Si c'était n'importe quelle autre entreprise, je dirais tout de suite que c'est un coup marketing», a-t-il déclaré. Mais en général Lego, sacré marque «la plus puissante du monde» par le cabinet Brand Finance, «ne fait pas d'intox», assure-t-il.

Après un Noël 2014 éclatant, «il aurait été honnêtement prudent de prévoir une demande éventuellement plus faible cette année (...) En vérité, elle est très forte», a affirmé l'analyste.

À moyen terme, le groupe espère satisfaire la hausse de la demande en investissant massivement dans la production au Mexique, en Hongrie et au Danemark d'ici à 2022. Des «milliers» de personnes devraient être embauchées à cette fin, a rappelé le directeur financier John Goodwin dans un communiqué.

Le chiffre d'affaires du premier semestre avait bondi de 23% à 14,1 milliards de couronnes danoises (1,9 milliard d'euros), ce qui faisait de Lego le numéro un mondial du jouet devant Mattel et Hasbro, également américain.

Lego, qui appartient toujours à la famille du menuisier qui fonda l'entreprise dans les années 1930, est aussi beaucoup plus rentable que ses rivaux.

Lego City, Technic et Star Wars ont été les produits les plus populaires cette année, tandis que les nouvelles gammes comme Jurassic World et Elves «ont été très bien reçues», d'après le fabricant.