Le Concorde n'est peut-être pas mort. Depuis six ans, la Society of Japanese Aerospace Companies et le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS) travaillent à la conception d'un avion supersonique de nouvelle génération, capable de lui succéder au défunt aéronef.
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En 2000, un Concorde s'est écrasé au décollage, tuant 109 personnes. L'événement a précipité sa mise au rancart, en 2003. Un total de vingt appareils ont été fabriqués en tout, résultat du travail de la France et de l'Angleterre.
Pour le Japon, il ne s'agit pas simplement de faire un nouvel avion, mais de concevoir un outil qui devrait rendre le pays plus accessible à partir des continents européen et nord-américain. Donc, de faire progresser le tourisme et les affaires internationales de l'archipel.
Très impliquée, l'Agence d'exploration aérospatiale japonaise (JAXA) a déjà mené de nombreux tests, notamment en Australie, pour recueillir des données portant sur la voilure. La JAXA travaille en particulier à réduire le bruit de l'avion. On parle d'un objectif de réduction de moitié de l'intensité du « sonic boom », ce bruit causé au moment où un appareil franchit le mur du son.
En entrevue à Tokyo (avant le séisme), Toshiyuki Iwamiya, le directeur du Groupe aviation de la JAXA, nous a expliqué qu'en Suède, ses équipes de recherche mesurent le son produit pendant la chute libre de prototypes d'aéronefs de taille réduite, lâchés d'une hauteur de 30 km. La JAXA travaille aussi à la réduction du poids des appareils, au moyen de produits composites.
Pour l'heure, on voudrait que l'appareil atteigne une vitesse de Mach 2 (plus de 2 000 km/heure), une capacité de 200 à 300 passagers et une portée de 12 000 à 14 000 km. On tablait à l'origine sur un premier vol pour 2015, délai ensuite repoussé à 2025. Mais de l'avis de Seiichiro Ikegami, directeur général de la Japan Aircraft Development Corporation, il serait sans doute plus réaliste de viser un horizon de 20 à 30 ans.
Cet article a été réalisé grâce à la Bourse Québec-Japon, décernée à Martin Jolicoeur par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, le Foreign Press Center of Japan et le ministère des Relations internationales du Québec.
