Les sanctions imposées à la Russie place le Canada entre l'arbre et l'écorce

Publié le 08/07/2022 à 08:50, mis à jour le 08/07/2022 à 11:55

Les sanctions imposées à la Russie place le Canada entre l'arbre et l'écorce

Publié le 08/07/2022 à 08:50, mis à jour le 08/07/2022 à 11:55

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré dans un communiqué que «la machine de propagande russe doit répondre de ses mensonges». (Photo: La Presse Canadienne)

Ce texte regroupe tous les derniers développements à propos de l'invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 06 juillet. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c'est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire. 

11h40 | Montréal — Les sanctions économiques imposées à la Russie placent le Canada dans une situation délicate alors qu’il doit décider s’il remet à la société russe Gazprom une turbine qui serait nécessaire à l’approvisionnement de gaz en Allemagne, même si l’Ukraine s’opposait à cette décision. 

Questionné par La Presse Canadienne vendredi matin, le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, a reconnu que le Canada se retrouve coincé entre l’arbre et l’écorce et que peu importe sa décision, certains partenaires pourraient être froissés. 

«Nous en discutons avec le gouvernement ukrainien et le gouvernement allemand et ce n’est pas une question simple», a résumé le ministre Wilkinson. 

L’agence de presse Reuters a été la première à rapporter que l’Ukraine s’opposait à la remise, par le Canada, d’une pièce d’équipement de l’oléoduc Nord Stream de Gazprom. 

La turbine se trouve au Canada «pour être remise à neuf», selon le ministre Wilkinson, qui n’a pas expliqué comment elle s’est retrouvée au pays. Selon Reuters, elle serait dans l’une des usines de Siemens, une entreprise allemande qui compte différentes installations au Canada. 

Le ministre des Ressources naturelles a précisé à La Presse Canadienne que le pipeline de Gazprom «alimente non seulement l’Allemagne, mais un certain nombre d’autres pays européens en gaz et le gouvernement russe utilise la turbine comme une excuse pour réduire le gaz fourni à l’Allemagne et à d’autres pays». 

La situation «n’est pas simple», a répété Jonathan Wilkinson en expliquant que le Canada «doit être sensible au sort des Ukrainiens» et «continuer d’appuyer sans réserve les sanctions contre Moscou», mais d’un autre côté, «le but des sanctions n’est pas de pénaliser nos alliés et ainsi anéantir l’économie de l’Allemagne, de l’Italie, de la Slovaquie et de l’Autriche». 

Il a ajouté que «nous travaillons pour essayer de trouver une solution qui fonctionnera pour tout le monde». 

En réaction à l’invasion de Moscou en Ukraine, le Canada a imposé différentes sanctions à l’industrie pétrolière russe. 

Par exemple, le 8 juin dernier, la ministre Mélanie Joly a annoncé «une interdiction d’exportation de 28 services essentiels au fonctionnement des industries pétrolière, gazière et chimique, notamment les services techniques, de gestion, de comptabilité et de publicité. L’interdiction d’exporter des services pétroliers, gaziers et chimiques vise une industrie qui représente environ 50% des recettes du budget fédéral de la Russie».

 

10h54 | Moscou — Le président russe Vladimir Poutine a mis en garde vendredi contre de possibles conséquences «catastrophiques» des sanctions occidentales pour le marché mondial de l’énergie.

«Une utilisation plus poussée de la politique des sanctions peut entraîner des conséquences encore plus graves, sans exagérer, voire catastrophiques, pour le marché mondial de l’énergie», a mis en garde M. Poutine. 

«Les sanctions contre la Russie causent beaucoup plus de dommages précisément aux pays qui les imposent», a-t-il encore affirmé, une phrase qu’il répète à l’envi, notant l’envolée des prix de l’énergie dans les pays occidentaux.

Il s’est réjoui que les autres pays producteurs de pétrole résistent aux demandes occidentales d’augmenter leur production de pétrole pour compenser le pétrole russe boycotté et empêcher une hausse des prix. 

L’offensive lancée fin février par Moscou en Ukraine a provoqué une pluie sans précédent de sanctions occidentales, dont un embargo sur le pétrole russe imposé par Bruxelles et Washington.

Moscou, en réponse aux sanctions occidentales, a sabré ces dernières semaines ses livraisons de gaz aux Européens, toujours très dépendants des hydrocarbures russes malgré leurs récents efforts pour diversifier leurs fournisseurs. 

Le transit de gaz russe à travers l’Ukraine a ainsi atteint un plus bas historique en juin. À cela s’ajoute l’inquiétude montante en Allemagne, à la veille de l’arrêt total à partir de lundi du gazoduc Nord Stream 1 en raison de travaux de maintenance. 

En conséquence, les prix de l’énergie ont flambé, alimentant une envolée de l’inflation au risque de plomber durablement la consommation et la croissance.

 

Le «McDo russe» privé de frites par les sanctions, selon la presse

8h52 | Moscou — «Vkousno i Totchka», la chaîne qui a repris les restaurants McDonald's en Russie en juin, fait face à une pénurie croissante de frites à cause des sanctions occidentales contre Moscou, a rapporté vendredi le site d'information économique RBK.

Les premiers restaurants de l'enseigne ont ouvert leurs portes en Russie le 12 juin, en attirant une foule de visiteurs nostalgiques du McDonald's, qui avait suspendu le travail de ses 850 restaurants en mars avant de quitter définitivement le pays en mai.

«Dans certains restaurants Vkousno i totchka (Délicieux, Point), il n'y aura plus de frites», l'un des plats les populaires des clients russes de la chaîne, a indiqué le site RBK, citant le service de presse du groupe russe.

Selon le groupe, la récolte de 2021 en Russie de patates destinées à la fabrication de frites a été mauvaise, conduisant à une pénurie et «l'importation en provenance de marchés étrangers (…) est devenue impossible» en raison des sanctions occidentales mises en place contre Moscou du fait de l'offensive russe contre l'Ukraine, a-t-il précisé.

Le porte-parole a indiqué que le groupe espérait un retour des frites au menu de tous les restaurants Vkousno i Totchka en automne, avec le début de la nouvelle récolte en Russie.

Contacté par l'AFP, le groupe n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaires.

La Russie est l'un des plus grands producteurs de pommes de terre au monde, un aliment refuge pour les habitants du pays en temps de crise. Mais la dernière récolte a fortement pâti des conditions météorologiques.

Outre ce problème de frites, les McDo russes seront privés, une fois leurs stocks épuisés, de toutes les boissons du géant américain Coca-Cola qui s'est aussi retiré du marché russe du fait de l'assaut contre l'Ukraine.

Outre McDonald's et Coca-Cola, des dizaines d'autres entreprises, certaines présentes depuis des décennies, ont quitté la Russie à cause du conflit déclenché en Ukraine.

En mars, l'entreprise canadienne McCain Foods, le plus gros producteur des frites dans le monde, a annoncé arrêter la construction de son usine en Russie et suspendre les livraisons de ses produits sur le marché russe.

 

De nouvelles sanctions frappent l'industrie médiatique russe

6h00 | Ottawa — Le Canada a imposé une nouvelle série de sanctions à l’industrie médiatique de la Russie dans le but de perturber ce qu’il qualifie de campagne de désinformation sur la guerre en Ukraine.

Les sanctions visent les agences de presse, les chaînes de télévision et les journalistes russes, dont Petr Akopov, qui a écrit avec approbation sur la justification de l’invasion de l’Ukraine par le président Vladimir Poutine, et Tigran Keosayan, un présentateur de télévision pro-Kremlin.

Les sanctions interviennent alors qu’Ottawa a lancé une page Web corrigeant la désinformation sur l’invasion de l’Ukraine et la contrant par des faits.

Affaires mondiales Canada a déclaré dans un communiqué que le site sera continuellement mis à jour pour «faire la lumière sur la façon dont le régime russe utilise des mensonges pour justifier son invasion illégale, non provoquée et injustifiable de l’Ukraine».

Parmi les 29 personnes figurant sur la dernière liste des sanctions figurent aussi Vladimir Sungorkin, rédacteur en chef de Komsomolskaya Pravda, décrit par le président Poutine comme son journal préféré.

Le radiodiffuseur russe RT a déjà été banni des ondes canadiennes après que des ministres l’aient accusé de diffuser une propagande inspirée par le Kremlin au sujet de l’invasion de l’Ukraine.

Mais la dernière série de sanctions frappe directement RT ainsi que les diffuseurs russes Spoutnik, Channel One Russie et la Société panrusse de radiodiffusion et de télévision d’État (VGTRK), dont le directeur général, Oleg Dobrodeev, est également sanctionné.

L’agence de presse russe TASS, établie de longue date, figure également sur la dernière liste, ainsi que Gazprom Media, qui possède une série de stations de télévision et de radio.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré dans un communiqué que «la machine de propagande russe doit répondre de ses mensonges».

«Le Canada s’est engagé à lutter contre la désinformation où qu’elle se trouve et à tout moment», a-t-elle déclaré. «Aujourd’hui, nous disons clairement à ceux qui colportent la tromperie: vous serez tenus responsables. Le Canada est aux côtés de l’Ukraine».

La nouvelle liste des sanctions comprend également l’auteur et journaliste russe Yevgeniy Prilepin, l’animateur de télévision et réalisateur de documentaires Arkady Mamontov ainsi qu’Irina Volk, une porte-parole bien connue du ministère russe.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février, le Canada a imposé des sanctions à plus de 1150 personnes et organisations en Russie, en Biélorussie et en Ukraine.

Il a coordonné des sanctions avec des alliés de l’Union européenne ainsi qu’avec les États-Unis et le Royaume-Uni pour empêcher les Russes d’exploiter les failles.

Affaires mondiales Canada explique que la nouvelle vague de sanctions contre la Russie vise «les agents de désinformation et de propagande parrainés par l’État».

La ministre Joly assiste actuellement au sommet des ministres des Affaires étrangères du G20 à Bali, en Indonésie, auquel assiste également le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Elle a déclaré à La Presse canadienne qu’elle avait l’intention de dénoncer les mensonges russes et de confronter son homologue Lavrov aux faits lors du sommet, et qu’elle n’allait pas lui serrer la main.

En mars, Mélanie Joly et d’autres participants à une réunion des Nations Unies à Genève ont quitté la salle lorsque le ministre Lavrov, que le Canada avait sanctionné quelques jours plus tôt, a commencé à parler.

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