La quantité de céréales bloquées en Ukraine pourrait tripler d'«ici à l'automne», alerte Zelensky

Publié le 06/06/2022 à 09:20, mis à jour le 06/06/2022 à 11:48

La quantité de céréales bloquées en Ukraine pourrait tripler d'«ici à l'automne», alerte Zelensky

Publié le 06/06/2022 à 09:20, mis à jour le 06/06/2022 à 11:48

Par La Presse Canadienne

Le président ukrainien Zelensky a visité dimanche les postes de commandement et les positions de première ligne des troupes ukrainiennes dans les régions de Donetsk et Louhansk, qui composent le Donbass. (Photo: La Presse Canadienne)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l'invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 06 juin 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c'est ici.    

Kyiv — La quantité de céréales destinées à l'exportation et bloquées en Ukraine en raison de la guerre pourrait tripler d'«ici à l'automne» pour atteindre 75 millions de tonnes, a alerté lundi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

«Actuellement, entre 20 et 25 millions de tonnes de céréales sont bloquées et cet automne ce chiffre pourrait augmenter à 70-75 millions de tonnes», a déclaré à la presse le président ukrainien dont le pays était le quatrième exportateur mondial de blé et de maïs avant l'invasion russe. 

«Nous avons besoin de couloirs maritimes et nous en discutons avec la Turquie et le Royaume-Uni» ainsi qu'avec l'ONU, a précisé le président ukrainien en ajoutant que les exportations par la mer permettent d'exporter 10 millions de tonnes par mois. 

L'Ukraine discute aussi avec la Pologne et les pays Baltes pour exporter de petites quantités de céréales par les chemins de fer, a-t-il ajouté. 

«Nous devons pouvoir exporter les céréales et je pense qu'on va le faire», a-t-il déclaré.

Le président russe Vladimir Poutine a assuré la semaine dernière qu'il n'y avait «pas de problèmes pour exporter les céréales d'Ukraine» évoquant des moyens d'exporter à partir de ports ukrainiens, d'autres sous contrôle russe ou via l'Europe centrale et orientale.

L'Ukraine qui accuse la Russie de bloquer ses ports rejette ces solutions. 

«On ne peut pas faire confiance à Poutine», a écrit lundi sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba en réagissant aux promesses de Moscou de ne pas attaquer le port d'Odessa. 

Le conflit russo-ukrainien oppose depuis le 24 février deux superpuissances céréalières — la Russie et l'Ukraine assurent à elles deux 30% des exportations mondiales de blé. Il a provoqué une flambée des cours des céréales et des huiles, dont les prix ont dépassé ceux atteints pendant les printemps arabes de 2011 et «les émeutes de la faim» de 2008. 

L'Ukraine était en voie juste avant la guerre de devenir le troisième exportateur mondial de blé et assurait à elle seule la moitié du commerce mondial de graines et d'huile de tournesol.

L'ONU craint «un ouragan de famines», essentiellement dans des pays africains qui importaient plus de la moitié de leur blé d'Ukraine ou de Russie. 

Pour la saison 2021/22, l'Ukraine a exporté 20 millions de tonnes de blé et 27,5 millions de tonnes de maïs, selon le rapport de WASDE (World Argicultural Supply and Demand Estimates) du ministère américain de l'Agriculture.

 

Le Royaume-Uni se prépare à fournir des roquettes à l'Ukraine

Kyiv — Le gouvernement britannique a assuré lundi que les systèmes de lance-roquettes multiples qu’il propose à l’Ukraine apporteront «une augmentation significative de la capacité» pour les efforts du pays pour résister à l’invasion de la Russie, qui pesait lourd sur les commémorations du jour J dans le nord de la France.

«Si la communauté internationale continue à apporter son soutien, je crois que l’Ukraine peut gagner» sa guerre contre la Russie, a lancé le ministre britannique à la Défense, Ben Wallace, dans un communiqué.

La déclaration est intervenue après les commentaires dimanche du président russe Vladimir Poutine, qui a mis en garde l’Occident contre l’envoi de systèmes de roquettes à plus longue portée en Ukraine, où la guerre en était à son 103e jour.

Le gouvernement britannique a décrit le système d’armes M270 comme un atout militaire «de pointe» qui peut frapper des cibles jusqu’à 80 kilomètres «avec une précision extrême». Le système est piloté par trois artilleurs et est monté sur un lanceur blindé à chenilles.

Le Royaume-Uni s’est engagé la semaine dernière à envoyer les armes. Il n’a donné aucun détail sur les dates de livraison.

La semaine dernière, les États-Unis ont annoncé leur intention de fournir 700 millions $ US d’aide à la sécurité à l’Ukraine, y compris quatre systèmes de roquettes à moyenne portée à guidage de précision, ainsi que des hélicoptères, des systèmes antichars Javelin, des radars, des véhicules tactiques et plus encore.

Washington et Londres espèrent que les livraisons aideront l’Ukraine à inverser le cours de la guerre dans sa région orientale du Donbass, que la Russie semble vouloir capturer entièrement.

Cependant, il est peu probable qu’elles aient un impact immédiat. Le Pentagone a précisé la semaine dernière qu’il faudrait au moins trois semaines pour amener les armes américaines sur le champ de bataille. Les séparatistes soutenus par la Russie combattent le gouvernement ukrainien depuis 2014 dans le Donbass.

Les États-Unis ont refusé de proposer à l’Ukraine des armes à plus longue portée ― celles d’une portée allant jusqu’à 300 kilomètres ― qui pourraient tirer profondément en Russie et attiser les tensions avec Moscou.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a averti l’Occident que s’il fournissait à l’Ukraine des roquettes à longue portée, Moscou réagirait en prenant le contrôle de plus grandes zones de l’Ukraine.

S’exprimant lors d’une conférence de presse en ligne lundi, M. Lavrov a prévenu que «plus la gamme d’armes que vous fournissez est longue, plus la ligne à partir de laquelle les néonazis pourront menacer la Fédération de Russie sera éloignée». Moscou dit qu’il se bat contre les néonazis en Ukraine ― une fausse affirmation ridiculisée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui est juif et a perdu des parents dans l’Holocauste.

La lutte de l’Ukraine a été au premier plan des commentaires du chef d’état-major interarmées des États-Unis et a été ressentie par les anciens combattants du débarquement de Normandie lundi.

«Le combat en Ukraine consiste à honorer ces anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale», a lancé le général d’armée Mark Milley au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, surplombant la plage d’Omaha.

«Il s’agit de maintenir le soi-disant ordre international fondé sur des règles mondiales qui a été établi par les morts qui sont enterrés ici dans ce cimetière», a-t-il rappelé.

 

Sur le terrain

L’utilisation par la Russie de missiles en Ukraine, quant à elle, a continué de frapper des cibles, l’armée russe affirmant lundi qu’elle avait frappé une usine ukrainienne qui réparait des blindés.

Des avions de combat russes ont tiré des missiles à longue portée pour détruire une usine à la périphérie de la ville de Lozova, dans la région nord-est de Kharkiv, qui réparait des véhicules blindés, a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, le major général Igor Konashenkov.

Les avions russes ont touché 73 zones de concentration de troupes et d’équipements ukrainiens, tandis que l’artillerie russe a frappé 431 cibles militaires, a déclaré le général Konashenkov. Ses affirmations n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.

M. Poutine a juré de frapper plus profondément au cœur de l’Ukraine si l’Occident envoyait des systèmes de missiles à plus longue portée à Kyiv. Dans une démonstration de force, des missiles russes ont frappé dimanche la capitale ukrainienne, Kyiv.

L’état-major ukrainien a dit que les forces russes avaient tiré cinq missiles de croisière X-22 depuis la mer Caspienne vers Kyiv, et qu’un avait été détruit par les défenses aériennes. Quatre autres missiles ont touché des «installations d’infrastructure», mais l’Ukraine a assuré qu’il n’y avait pas eu de victimes.

Avant l’attaque de dimanche matin, Kyiv n’avait pas fait face à de telles frappes aériennes russes depuis la visite du 28 avril du secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

M. Zelensky a visité dimanche les postes de commandement et les positions de première ligne des troupes ukrainiennes dans les régions de Donetsk et Louhansk, qui composent le Donbass.

Un gouverneur régional ukrainien a déclaré lundi que la situation dans une ville clé de l’Est s’était aggravée pour les troupes en défense.

Le gouverneur de Luhansk, Serhiy Haidai, a dit lundi que de violents combats se poursuivaient dans la ville de Sievierodonetsk, qui se trouve à l’épicentre de l’offensive russe.

Il a décrit la situation de combat comme «assez dynamique», ajoutant que les forces ukrainiennes avaient perdu une partie des gains qu’elles avaient réalisés au cours du week-end, mais maintenaient leurs positions dans la zone industrielle de la ville.

«Nos défenseurs ont réussi à mener une contre-offensive et à libérer près de la moitié de la ville, mais la situation s’est encore aggravée maintenant», a expliqué M. Haidai à l’Associated Press dans des réponses écrites aux questions.

«Le bombardement de Sievierodonetsk s’est intensifié, (les Russes) détruisent tout conformément à leur tactique de la terre brûlée», a-t-il dénoncé. Les Russes «ont énormément d’équipements et de personnel. Ils ont rassemblé beaucoup de réserves», a-t-il ajouté.

Les forces russes se sont concentrées sur la capture de Sievierodonetsk et de Lysychansk.

À l’ouest de ces villes, dans les villes de Sloviansk et de Bakhmut, des voitures et des véhicules militaires se sont précipités vers la ville depuis la ligne de front. Des dizaines de médecins militaires et d’ambulances paramédicales ont travaillé dimanche pour évacuer des civils et des militaires ukrainiens, dont plusieurs avaient été blessés par des tirs d’artillerie.

Les rapports des services de renseignement militaires occidentaux indiquent que les contre-attaques ukrainiennes à Sieverodonetsk freinent probablement l’élan opérationnel que les forces russes avaient précédemment acquis en concentrant leurs unités de combat et leur puissance de feu dans la région.

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