L'Ukraine et Moscou s'accusent de bombarder Zaporijia

Publié le 31/08/2022 à 08:20, mis à jour le 31/08/2022 à 08:23

L'Ukraine et Moscou s'accusent de bombarder Zaporijia

Publié le 31/08/2022 à 08:20, mis à jour le 31/08/2022 à 08:23

La mission de l'AIEA est arrivée en début d'après-midi dans la ville de Zaporijjia, à quelque 120 kilomètres de la centrale. (Photo: 123RF)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l'invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 30 août 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c'est ici.

Kyiv — L’Ukraine et la Russie se sont de nouveau accusées mercredi de bombarder les environs de la centrale nucléaire de Zaporijjia (sud), vers laquelle une équipe de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est en route.

La mission de l'AIEA est arrivée en début d'après-midi dans la ville de Zaporijjia, à quelque 120 kilomètres de la centrale, ont constaté des journalistes de l'AFP.

«L'armée russe bombarde Energodar», a affirmé sur Telegram Ievguen Ievtouchenko, chef de l'administration de Nikopol, située en face d'Energodar, de l'autre côté du fleuve Dniepr. «La situation est dangereuse avec ces provocations», a-t-il ajouté.

Dmytro Orlov, maire pro-Kyiv d'Energodar, actuellement exilé, a de son côté publié sur Telegram des images de la mairie de la ville à la façade endommagée. Le bâtiment se trouve à plusieurs kilomètres de la centrale nucléaire.

M. Ievtouchenko a affirmé que les Russes, qui contrôlent Energodar et la centrale, ont bombardé la ville pour en rejeter la responsabilité sur les forces ukrainiennes, et donner l'impression à la mission de l'AIEA que c'est Kyiv qui bombarde les environs de la centrale.

Les autorités ukrainiennes accusent également la Russie de bombarder délibérément la zone pour empêcher l'équipe de l'AIEA d'y parvenir. 

À Moscou, le ministère russe de la Défense a lui de nouveau accusé mercredi les forces ukrainiennes de «provocations» visant à «perturber le travail de la mission de l'AIEA», en affirmant qu'un des bombardements de l'artillerie ukrainienne avait «frappé» mardi «un bâtiment de retraitement de déchets radioactifs» du complexe.

Kyiv et Moscou s'accusent depuis des semaines de mettre en danger la sécurité de la centrale et risquer un accident nucléaire. Moscou nie toute frappe en expliquant notamment qu'elle n'a aucun intérêt à bombarder une zone que ses troupes contrôlent.

Le directeur de l'AIEA, Rafael Grossi, a quitté Kyiv vers Zaporijia dans la matinée, après s'être félicité devant la presse de pouvoir enfin «après plusieurs mois d'efforts», aller inspecter la centrale, y compris à l'intérieur.

La centrale, la plus grande d'Europe, est occupée par l'armée russe depuis début mars, après l'invasion de l'Ukraine lancée le 24 février. Kyiv a accusé Moscou d'y avoir déployé des centaines de soldats et d'y stocker des munitions.

«L'AIEA est prête. Nous ferons un compte-rendu après notre mission. Nous allons passer quelques jours là-bas», a ajouté le chef de l'agence onusienne, qui conduit une équipe de 13 personnes.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait reçu mardi les experts de l'AIEA, arrivés lundi à Kyiv, répétant à cette occasion que la communauté internationale devait obtenir de la Russie «une démilitarisation immédiate» de la centrale et le départ du site «de tous les militaires russes avec tous leurs explosifs, toutes leurs armes».

«Malheureusement la Russie n’arrête pas ses provocations et maintient par ses actes “le risque d'une catastrophe nucléaire”», a-t-il affirmé. 

La centrale de Zaporijjia, une des quatre centrales nucléaires fonctionnant en Ukraine, compte ses six réacteurs d'une capacité de 1 000 mégawatts chacun.

La semaine dernière, elle avait été brièvement débranchée du réseau électrique pour la première fois de son histoire, après l'endommagement de lignes électriques.

 

Guerre du gaz

Sur le terrain, «des combats se déroulent actuellement pratiquement sur toute la ligne de front: dans le sud, dans la région de Kharkiv (nord-est) et dans le Donbass (est)», a déclaré mardi soir le président Zelensky.

Mercredi matin, les autorités ukrainiennes ont notamment fait état de quatre morts dans la région de Donetsk (est), l'une des deux provinces du bassin du Donbass, en partie contrôlé par des forces prorusses depuis 2014, et dont la conquête totale est la priorité stratégique de Moscou.

Dans cette région, «des combats acharnés se poursuivent en direction de Bakhmout et Avdiïvka», où «les Russes ont tenté sans succès d’avancer», mais ont dû «se replier», ont-elles ajouté.

Elles ont également fait état d'au moins un mort à Mykolaïv, dans le sud, où deux morts et 24 blessés avaient déjà été signalés la veille.

Dans cette région, l'armée ukrainienne poursuit sa contre-offensive, notamment autour de Kherson, l'une des rares grandes villes ukrainiennes conquises par Moscou depuis le lancement de son invasion le 24 février.

Le ministère russe de la Défense a de son côté assuré mercredi que ses forces avaient repoussé ces deux derniers jours les offensives ukrainiennes, infligeant de lourdes pertes à l'ennemi avec notamment «8 hélicoptères» et «63 tanks» détruits et «1 700 hommes» tués.

Ces informations étaient invérifiables de sources indépendantes.

La présidence ukrainienne a fait état mardi de «puissantes explosions» dans la région de Kherson ainsi que de la destruction d'» un certain nombre de dépôts de munitions» russes et de «tous les grands ponts» qui permettent aux véhicules de traverser le Dniepr, le fleuve arrosant cette partie de l'Ukraine. Et ce afin de couper le ravitaillement en provenance de la Crimée.

La Russie avait assuré lundi avoir repoussé des «tentatives d'offensive» ukrainiennes dans la région de Kherson ainsi que dans celle de Mykolaïv, plus à l'ouest.

Mardi, les autorités de Kharkiv (nord-est), la deuxième ville d'Ukraine, avaient annoncé la mort d'au moins cinq personnes dans des frappes russes. 

Dans une autre guerre livrée en parallèle, celle du gaz, le géant russe Gazprom a annoncé mercredi avoir «entièrement» suspendu ses livraisons de gaz vers l'Europe via le gazoduc Nord Stream en raison de travaux de maintenance devant durer trois jours.

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