Royaume-Uni: Liz Truss élue Première ministre

Publié le 05/09/2022 à 07:59, mis à jour le 05/09/2022 à 08:10

Royaume-Uni: Liz Truss élue Première ministre

Publié le 05/09/2022 à 07:59, mis à jour le 05/09/2022 à 08:10

Par AFP

Liz Truss sera la troisième femme à diriger le gouvernement britannique, après Margaret Thatcher et Theresa May. (Photo: 123RF)

Londres — Liz Truss a remporté lundi la course pour devenir première ministre britannique et succéder à Boris Johnson, avec pour défi immédiat de s’attaquer à la crise historique du pouvoir d’achat qui frappe le Royaume-Uni.

Âgée de 47 ans, Liz Truss sera la troisième femme à diriger le gouvernement britannique, après Margaret Thatcher et Theresa May.

Sans surprise, la ministre des Affaires étrangères s’est imposée face à son ancien collègue des Finances Rishi Sunak, à l’issue d’un vote par correspondance réservé aux adhérents du parti conservateur, déclenché par la démission début juillet de Boris Johnson, acculé par les scandales à répétition.

Elle a recueilli 81 326 voix (57%) contre 60 399 pour son rival (43%), selon les résultats communiqués par Graham Brady, responsable de l’organisation du scrutin.

«Je présenterai un plan audacieux pour réduire les impôts et faire croître notre économie», a promis Liz Truss après l’annonce de sa victoire.

«Je m’attaquerai à la crise énergétique en m’occupant des factures d’énergie des gens, mais aussi en m’occupant des difficultés à long terme d’approvisionnement en énergie», a-t-elle ajouté, promettant une «grande victoire» à son parti lors des législatives prévues en 2024.

Élue cheffe du parti par les adhérents qui ont pris part au vote, elle va en vertu du système parlementaire britannique accéder au pouvoir en raison de la majorité dont bénéficient les «tories» à la Chambre des Communes.

Restée fidèle jusqu’au bout à Boris Johnson quand les démissions au sein de l’exécutif se comptaient par dizaines, Liz Truss va entrer à Downing Street dans un contexte économique et social explosif, marqué par une inflation qui dépasse les 10% et une hausse exorbitante des factures d’énergie qui étrangle familles, entreprises et services publics.

Dans ce contexte, Liz Truss ne dispose d’aucun répit pour convaincre, à deux ans des législatives de 2024 où l’opposition travailliste, qui dispose d’une nette avance dans les sondages, espère déloger les conservateurs au pouvoir depuis 2010.

 

 

Grogne sociale

Elle devra aussi composer avec l’ombre de Boris Johnson, qui manque déjà à certains membres du parti conservateur, plus masculins, âgés et blancs que la moyenne des Britanniques, et n’a pas exclu un retour en politique.

Boris Johnson ira dès mardi remettre sa démission à Elizabeth II dans sa résidence d’été de Balmoral en Écosse, une première pour la souveraine de 96 ans qui a du mal à se déplacer et ne fera pas le voyage à Londres.

Liz Truss suivra pour devenir 15e cheffe de gouvernement des 70 ans de règne de la monarque, avant de rentrer à Londres pour prononcer son premier discours devant le 10, Downing Street, former son gouvernement.

Dans une campagne marquée très à droite, parfois au point de sembler déconnectée de l’aggravation dramatique de la crise pendant l’été, Liz Truss, tardivement convertie au conservatisme comme au Brexit, a séduit en promettant des baisses d’impôt massives et adoptant un ton très dur contre les syndicats.

Pourtant préféré des députés conservateurs, Rishi Sunak, richissime ex-banquier, a peiné à séduire la base du parti en prônant un réalisme économique loin des «contes de fées» et a été vu comme un technocrate donneur de leçons incapable de comprendre les difficultés des ménages.

Dimanche, Liz Truss a assuré sur la BBC qu’élue, elle agirait «dès la première semaine» pour aider les Britanniques avec leurs factures d’énergie, refusant toutefois de préciser la nature concrète des mesures qu’elle comptait prendre.

Si elle est populaire auprès des conservateurs, 52% des Britanniques estiment qu’elle sera une mauvaise voire très mauvaise Première ministre selon un récent sondage YouGov. Pas sûr donc que ces vagues promesses suffisent à calmer la grogne sociale qui agite le pays comme jamais depuis les années Thatcher (1979-1990) et promet une rentrée sociale explosive.

 

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