François Hollande: The Economist s'est trompé

Publié le 03/08/2012 à 14:38, mis à jour le 06/08/2012 à 10:49

François Hollande: The Economist s'est trompé

Publié le 03/08/2012 à 14:38, mis à jour le 06/08/2012 à 10:49

Par François Normand

ANALYSE – The rather dangerous Monsieur Hollande (le plutôt dangereux Monsieur Hollande).

 Le magazine britannique The Economist n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, fin avril, en publiant un dossier en une au titre percutant pour expliquer à quel point l’élection du socialiste François Hollande (et l’élection d’une majorité socialiste à l’Assemblée nationale) pourrait être « mauvaise » pour la France et l’Europe. 

 Dans son analyse, tout y passait, du programme économique des socialistes à la proposition de François Hollande de miser aussi sur un pacte de croissance – et non pas seulement sur un pacte d’austérité – pour tenter de résoudre la crise financière européenne.  

 Or, si l’on se fie aux coûts d’emprunt de la France, les marchés financiers n’ont pas conclu que l’élection de François Hollande était dangereuse. Le cas échéant, les coûts d’emprunt de la France auraient explosé et l’écart entre les taux français et ceux de l’Allemagne (la référence en Europe) aurait augmenté. C’est le contraire qui s’est produit.

 Ainsi, les coûts d’emprunt de la France (pour les obligations de 10 ans, l’étalon de mesure pour évaluer les coûts d’emprunt des États) ont fondu de 30 % depuis trois mois, selon Bloomberg. Le 30 avril (François Hollande avait gagné le premier tour de l’élection présidentielle), les marchés demandaient 2,961 % pour acheter les titres français ; le 31 juillet, ils n’exigeaient que 2,063 %.

 Plus important encore, l’écart entre les coûts d’emprunt de la France et de ceux de l’Allemagne s’est rétréci de 40%. Le 30 avril, le «spread» sur les obligations de 10 ans entre les deux pays était de 1,298 point. Or, le 31 juillet, il avait chuté à 0,778 point.

 Avant le premier tour de la présidentielle (le 22 avril), alors que la droite était au pouvoir, l’écart franco-allemand était plus élevé qu’au 31 juillet : 1,198 point le 31 janvier, 1,014 point le 29 février et 1,086 le 30 mars.  

 Enfin, pour mettre les choses en perspective, à la fermeture des marchés le jeudi 2 août, le taux des obligations de 10 ans de la France (2,06 %) était sensiblement le même que celui de la Norvège (1,89 %), un pays à qui les trois principales agences de notation (Standard & Poor’s, Moody's et Fitch) accordent pourtant la meilleure cote, soit le triple A. Deux des trois agences accordent le triple A à la France.

 Les analystes que nous avons consultés s’entendent pour dire que les marchés financiers ne perçoivent pas l’élection de

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