Nos entreprises sont (vraiment) devenues internationales

Publié le 08/08/2012 à 15:36, mis à jour le 18/10/2013 à 09:29

Nos entreprises sont (vraiment) devenues internationales

Publié le 08/08/2012 à 15:36, mis à jour le 18/10/2013 à 09:29

Par François Normand

Photo : Bloomberg

Sans tambour ni trompette, l'ensemble des entreprises canadiennes sont vraiment devenues des sociétés internationales en 2009, selon une nouvelle étude d’Exportation et développement Canada (EDC).

Ainsi, la valeur des ventes des filiales canadiennes implantées à l’étranger a surpassé en 2009 la valeur des exportations totales (marchandises et services) du Canada. Les premières ont atteint 472,6 milliards de dollars, tandis que les secondes se sont élevées à 428 G$CA.

 Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène :

 -La force du dollar canadien. Si l’envolée du huard rend les exportations canadiennes moins compétitives, elle fait en sorte de rendre en revanche plus avantageux les achats d’actifs (entreprises, usines, etc.) à l’étranger par des sociétés canadiennes.

 -L’accès aux ressources humaines et matérielles. S’implanter par exemple au Brésil permet d’embaucher une main-d’œuvre relativement peu dispendieuse et d’avoir accès à une infrastructure industrielle moderne.

 -L’accès à de nouveaux marchés. Des entreprises canadiennes créent de plus en plus de filiales en Chine, par exemple, pour produire et vendre leurs produits aux entreprises et aux consommateurs chinois.

 -L’accès aux ressources naturelles. Par leur nature même, certains activités nécessitent de s'implanter à l'étranger, notamment pour l'exploitation de gisements d'or par des sociétés minières canadiennes.

 -L’augmentation des coûts de transport. La hausse des prix des produits pétroliers depuis 10 ans incite des entreprises canadiennes à produire localement, dans leur marché à l’étranger.

 EDC ne peut pas dire avec certitude si, en 2009, c’était la première fois dans l’histoire du Canada que les ventes des filiales canadiennes à l’étranger ont surpassé les ventes internationales des entreprises basées au Canada. Bref, les statistiques manquent pour se prononcer.

 «Ce qu’on peut dire en revanche, c’est qu’il s’agit de la première fois depuis quelques décennies», dit Todd Evans, directeur du département de la recherche corporative chez EDC.

 Même si les exportations du Canada ont surpassé à nouveau les ventes de nos filiales basées l’étranger en 2010 (470,5 G$ comparativement à 462,2 G$), cette tendance à l’internationalisation des entreprises canadiennes est là pour rester, affirme Todd Evans.

 Ce phénomène existe du reste chez nos voisins du sud depuis longtemps. Les ventes des filiales américaines à l’étranger ont été trois fois supérieures aux exportations des États-Unis «pendant la quasi-totalité des dix dernières années», souligne l’étude d’EDC.

Le retard du Canada par rapport à d'autres pays développés tient en grande partie à la proximité et à notre dépendance au marché américain. Les États-Unis ont pour leur part des marchés d'exportation plus diversifiés que le Canada.

Cela dit, les ventes des filiales basées à l’étranger sont aussi supérieures aux exportations des entreprises nationales dans des pays comme le Japon, l'Australie ou le Royaume-Uni.

 

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