L'Inde investit beaucoup en aéronautique

Publié le 15/05/2010 à 00:00

L'Inde investit beaucoup en aéronautique

Publié le 15/05/2010 à 00:00

André Bazergui, pdg du Consortium de recherche et d'innovation en aérospatiale au Québec.

L'industrie aérospatiale québécoise a tout intérêt à regarder du côté de l'Inde, un pays de 1,1 milliard d'habitants qui mise sur des équipements scientifiques bon marché et compte des professionnels de haut niveau. André Bazergui, pdg du Consortium de recherche et d'innovation en aérospatiale au Québec (CRIAQ), s'y est rendu plusieurs fois. Il explique comment les entreprises québécoises d'aéronautique peuvent profiter du potentiel du marché indien.

Les Affaires - L'Inde est le pays avec lequel le CRIAQ a établi le plus de partenariats. Que font les entreprises aéronautiques canadiennes en Inde ?

André Bazergui - Nous avons une dizaine de projets en Inde. L'entreprise la plus active est Pratt & Whitney Canada. Elle travaille sur les turbines à gaz dans une perspective d'économie d'énergie et de réduction d'émissions. Bombardier y a aussi des projets liés à l'aérodynamique.

L.A. - À quel point l'Inde est-elle un marché important pour votre industrie ?

A.B. - Le potentiel est immense. Les besoins du pays en infrastructures sont incalculables. Mais les Indiens ne veulent pas seulement acheter, ils veulent aussi agir comme partenaires.

L.A. - Avec qui travaillez-vous en Inde ?

A.B. - Nous faisons affaire avec les meilleurs instituts : le National Aerospace Laboratories, qui conçoit des avions commerciaux, l'Indian Institute of Science et plusieurs écoles d'ingénierie. Nous travaillons avec des personnes extrêmement compétentes, qui ont reçu une formation excellente. Paradoxalement, l'aspect expérimental de nos collaborations est surtout pris en charge par les Indiens, tandis que les Québécois s'occupent de l'aspect théorique.

L.A. - Quels avantages le Québec tire-t-il de faire affaire en Inde ?

A.B. - Nous sommes deux anciennes colonies britanniques. Le système juridique est comparable et nous parlons l'anglais. Les liens sont faciles et chaleureux. De plus, les universités québécoises sont très intéressées à recevoir d'excellents étudiants indiens. Par ailleurs, le coût des équipements est avantageux en Inde. Plusieurs laboratoires sont bien équipés.

L.A. - Le coût de la main-d'oeuvre est-il avantageux ?

A.B. - En moyenne, il est plus bas qu'ici. Cependant, dans certains secteurs de pointe, il n'est pas forcément beaucoup moins élevé qu'au Québec. Dès qu'ils obtiennent leur diplôme, les meilleurs étudiants sont pris d'assaut par les entreprises. La concurrence est forte dans des secteurs comme les technologies de l'information et la finance, ce qui exerce une pression sur les salaires, et y amène des diplômés d'autres domaines.

L.A. - En quoi l'industrie aéronautique indienne diffère-t-elle de celle du Québec ?

A.B. - En Inde, les maîtres d'oeuvre en aéronautique sont surtout les organismes gouvernementaux, tandis qu'au Québec, les donneurs d'ordres sont des entreprises à capital fermé. Le gouvernement indien investit beaucoup dans ses organismes afin de se doter d'un secteur aéronautique fort. Du coup, la vitesse à laquelle celui-ci se développe et l'exposition aux risques ne sont pas les mêmes qu'au Québec. Le processus décisionnel prend du temps. La situation pourrait changer avec l'arrivée éventuelle dans l'aéronau-tique d'un acteur privé important comme Tata.

lesaffaires.redaction@transcontinental.ca

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