La garantie que les États-Unis apportent à leur système financier ne cesse de grandir, a déclaré mardi un des dirigeants de la banque centrale des États-Unis (Fed), Jeffrey Lacker, citant une étude de ses services.
« Fin 1999, environ 45% du passif du secteur financier était explicitement ou implicitement garanti par l'État. (L'étude estime que) fin 2011, sous l'effet des précédents créés pendant la crise, ce chiffre était passé à 57% », a déclaré M. Lacker, selon le texte d'une allocution transmise à la presse.
Le président de l'antenne de la Fed à Richmond, en Virginie (est des États-Unis), faisait là référence aux diverses mesures de renflouement des banques et de sauvetage du système financier qui, en 2008-2009, ont renforcé le sentiment que l'État ne saurait se résoudre à laisser sombrer les géants de la finance.
La proportion du passif garanti par l'État « devrait continuer d'augmenter à moins que nous ne mettions fin » à ce sentiment, estime M. Lacker.
Selon lui, la loi de réforme de Wall Street promulguée en 2010 n'a pas, loin s'en faut, résolu la question des établissements bancaires jugés « trop gros pour pouvoir faire faillite ».
Cependant, il voit dans l'obligation que ce texte fait aux plus grands groupes bancaires de détailler dans un « testament » la façon dont il conviendrait de les démanteler le jour où ils viendraient à se retrouver en difficulté, le seul moyen « d'identifier exactement les changements nécessaires dans la structure et les opérations (de ces établissements) pour mettre un terme » à ce problème.
« Je ne vois pas d'autre moyen de parvenir au point où les hommes politiques préféreront systématiquement la voie de la faillite sans assistance à celle d'une intervention malsaine, et où les investisseurs seront convaincus que la faillite sans assistance est la norme », ajoute-t-il dans ce discours, notant néanmoins que cela « sera difficile ».
Selon des chiffres publiés en janvier par la Fed, 12 établissements détenaient à eux seuls 69% des actifs bancaires du pays en septembre 2012.