Des signes qui font peur

Publié le 01/02/2010 à 00:00, mis à jour le 11/10/2013 à 07:12

Des signes qui font peur

Publié le 01/02/2010 à 00:00, mis à jour le 11/10/2013 à 07:12

Des économistes annoncent la fin de la récession depuis plusieurs mois déjà. Moi, je vois des freins à la reprise. Et surtout, beaucoup de difficultés pour ceux qui veulent faire fructifier leur argent.

Il est de plus en plus difficile d'épargner. Du fait que l'on maintient les taux d'intérêt à des niveaux ridiculement bas, la crise économique encourage les consommateurs à être irresponsables.

Les actions ordinaires ont regagné la moitié du terrain perdu dans la foulée de la débâcle boursière et l'action moyenne rapporte actuellement moins de 2 %. L'or a atteint des prix incroyables en raison de la dépréciation anticipée du billet vert. Et ce, malgré une inflation faible aux États-Unis et aucune perspective inflationniste en dépit des énormes déficits publics créés pour relancer l'économie. Tant que les salaires n'augmenteront pas, aucune menace d'inflation ne planera à l'horizon.

Malgré la faiblesse de l'activité économique, et ce, en dépit des mesures de stimulation adoptées presque partout dans le monde, les prix des métaux ont augmenté de façon exponentielle. C'est dire que les investisseurs cherchent une fois de plus à se prémunir contre la baisse du dollar américain. À mes yeux, l'or et les métaux forment une troisième bulle.

Au Canada, les prix de l'immobilier restent dans l'ensemble de 50 à 60 % supérieurs à la ligne de tendance à long terme calculée en fonction de l'inflation et de la croissance de la productivité, seul facteur à long terme à l'échelle nationale. Ils demeurent élevés grâce aux bas taux d'intérêt et au consentement du gouvernement canadien à garantir des prêts hypothécaires sur des maisons surévaluées avec une mise de fonds de 5 % seulement. Avec le temps, lorsque les rendements d'intérêt seront redevenus réalistes, on observera probablement un rajustement identique à celui des États-Unis, car nos maisons se sont appréciées à un rythme semblable.

En ne versant que 0,25 % d'intérêt au maximum, les banques bénéficient des plus grandes marges d'intérêt des dernières décennies et se refont ainsi une santé aux dépens des épargnants, une forme de vol légalisé. De cette façon, le gouvernement choisit d'imposer ceux qui ont de l'argent pour redresser l'économie. Il s'agit d'un impôt supplémentaire, car au Québec on paie toujours 50 % d'impôt sur l'intérêt annuel de 0,25 %.

La récession ne prendra fin que lorsque les consommateurs auront rééquilibré leurs finances. Comme leur endettement dépasse de 60 % l'endettement normal, il leur faudra beaucoup de temps pour y parvenir et, étant donné la faiblesse des rendements offerts et la croissance économique réelle durant cette période, il leur faudra des années. Il ne fait aucun doute que l'inflation reviendra, car il s'agit de la façon la plus rapide de réduire la dette de ceux qui, comme les gouvernements, ont trop dépensé et se sont endettés jusqu'au cou.

Les innocents paieront pour les coupables. Une fois de plus !

*Président du conseil, Jarislowsky Fraser

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