ESG et industrie de luxe: un amalgame possible?

Publié le 14/11/2022 à 11:30

ESG et industrie de luxe: un amalgame possible?

Publié le 14/11/2022 à 11:30

Par Denis Lalonde

(Photo: 123RF)

Les investisseurs soucieux de miser sur des entreprises qui respectent les bonnes pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) devraient-ils ou pas se priver de miser sur des titres de l’industrie du luxe?

Les opinions divergent. Lenka Martinek, associée directrice chez Nordis Capital, entreprise qui investit selon des critères de développement durable, préfère éviter le secteur. «Il y a beaucoup d’écoblanchiment dans l’industrie du luxe. Beaucoup d’entreprises, entre autres les grands de l’automobile et des montres, vont montrer les qualités durables de leurs produits, mais ça reste très superficiel. Ils vont concevoir un plan net zéro du Science Based Target, mais ça va couvrir uniquement le siège social de l’entreprise et les réseaux de boutiques en ignorant tous les acteurs tout au long de la chaîne d’approvisionnement», dit-elle.

Dans l’industrie de la mode, la société italienne Prada (1913, 36,90 $, Bourse de Hong Kong) serait aussi un mauvais élève, selon Lenka Martinek. L’entreprise a émis le souhait, en août, de s’inscrire à la Bourse de Milan, ce qui lui permettrait de récolter un montant de 1 milliard de dollars américains, selon l’agence de presse financière Bloomberg. Cet appel public à l’épargne pourrait avoir lieu en 2023.

«Je suis adepte de la nuance», lance Nicolas Budin, responsable de la gestion actions à Myria AM. Ce dernier dit qu’il y a du bon et du mauvais dans l’industrie du luxe, tout en étant en faveur d’une certaine provocation.

«S’ils ne sont pas de bons élèves, il y a là une occasion pour les investisseurs ESG. Parce que dans l’investissement ESG, il est possible d’être proactif et d’avoir une influence sur une société pour qu’elle évolue. Si on s’interdit d’investir dans le luxe pour ça, je pense qu’il y a beaucoup d’autres secteurs plus problématiques, intellectuellement et au niveau de leur impact sur l’environnement», dit-il. Nicolas Budin rappelle que le principal actif d’une entreprise dans le luxe est sa marque. Il soutient que l’industrie n’hésite pas à agir lorsque vient le temps de protéger son image, par exemple lorsqu’elle s’est retirée de la fourrure pour des questions de bien-être animal.

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