Claude Paquin, président de Groupe Investors Québec [Photo : Martin Flamand]
Pour Claude Paquin, président de Groupe Investors Québec, les meilleurs coups financiers reposent sur une formule toute simple : éviter les grosses erreurs.
Avez-vous besoin d'un conseiller pour vos placements, malgré la nature de votre travail ?
Oh oui. Bien que je prenne mes décisions moi-même, je ne le fais jamais sans en avoir discuté avec mon conseiller financier. Ça prend quelqu'un de confiance et de compétent pour éviter les pièges des marchés financiers, pour éviter les élans d'émotions. Prenez la tourmente économique de 2008-2009. Plusieurs ont vendu leurs titres à perte. Mon conseiller m'a recommandé de ne pas succomber à cette tentation. Je l'ai écouté, et ça a porté ses fruits.
Quel a été votre meilleur investissement ?
Alors que tout le monde ne parlait que du précipice fiscal des États-Unis en 2012, j'ai beaucoup investi dans le marché américain à la suggestion de mon conseiller. C'était un marché sous-évalué, jumelé à un dollar canadien fort. Une initiative qui s'est avérée très payante.
Y a-t-il tout de même une erreur, une dépense que vous regrettez ?
Alors que je vivais à Winnipeg en 1989, j'ai acheté un duplex. Tous mes amis détenaient ce type d'immobilier et réalisaient de très bons profits. J'avais l'impression d'avoir manqué le bateau. Je les ai donc imités. Erreur. D'abord, je n'ai jamais été un fan de la réno. Ensuite, l'immobilier n'était pas un secteur que je maîtrisais. Par conséquent, j'ai acheté un duplex mal situé, et surtout, en très mauvais état. J'y engloutissais des sommes énormes. Après deux ans, je l'ai vendu à perte.
Quel est votre rapport à l'argent ?
L'épargne a toujours fait partie de mon ADN. Je suis du type fourmi. Et mon épouse l'est encore plus que moi. Mais attention. Épargner pour la retraite, c'est trop abstrait. À mon avis, il faut établir des objectifs clairs à court, moyen et long terme pour faciliter l'épargne. Ça prend des choses concrètes, l'achat d'une voiture, d'un chalet, la planification d'un voyage par exemple. Il est plus facile de dire non à des tentations quand on connaît les choses auxquelles on veut dire oui.
Quelles sont justement ces dépenses auxquelles vous dites oui ?
Les voyages. Nos deux garçons ont obtenu des bourses sports-études pour étudier dans des universités américaines. Au cours des quatre dernières années, mon épouse et moi avons parcouru les États-Unis de fond en comble pour assister aux tournois de notre plus vieux, qui a joué au baseball pour des universités de la Géorgie et de l'Idaho. Ce qui s'est traduit par au moins une douzaine de week-ends sur la route chaque année. Et ce n'est pas fini. Le plus jeune entame sa première session cet automne au sein de l'équipe de basketball de l'American University de Washington D.C.
Enfin, quel est votre meilleur truc pour économiser ?
J'adore les voitures Audi. Mais pas question de les payer le gros prix. J'ai pris l'habitude de magasiner les modèles qui affichent déjà de 4 000 à 5 000 km à l'odomètre. En général, ce sont des «démos». Remarquez, je suis très patient. Je peux attendre jusqu'à un an pour trouver ce que je veux. Cette pratique me permet de conduire une voiture sensiblement neuve dont le prix de vente est de 10 000 à 15 000 dollars moins cher que le prix d'une voiture neuve.
