Télécom: «Ça devient encore plus concurrentiel», note le patron de Québecor

Publié le 22/02/2024 à 13:08

Télécom: «Ça devient encore plus concurrentiel», note le patron de Québecor

Publié le 22/02/2024 à 13:08

Par La Presse Canadienne

(Photo: La Presse Canadienne)

Québecor a dévoilé des résultats inférieurs aux attentes des analystes tandis que la concurrence semble s’intensifier dans le secteur des télécommunications.

Défiant, le président et chef de la direction, Pierre Karl Péladeau, a reconnu que la concurrence en télécommunication avait augmenté, particulièrement durant les soldes du Vendredi fou. «J'aime le fait que la concurrence augmente et que ça devient encore plus concurrentiel», répond le dirigeant lors d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats trimestriels.

Le grand patron laisse même entendre que les concurrents diminuaient leurs prix, car ils peinaient à attirer de nouveaux clients dans certains marchés. «Je ne sais pas quelle autre conclusion on peut en tirer que de dire qu'ils ne réussissent pas et que c'est la raison pour laquelle ils diminuent leurs prix.»

Certains indicateurs des résultats du quatrième trimestre ont toutefois déçu les analystes. Le revenu moyen par abonné a décliné de 7,1% par rapport à l’an dernier. L'entreprise a également ajouté 66 100 abonnés en téléphonie mobile, mais les analystes anticipaient en moyenne l’ajout de 70 400 clients, selon les données de Desjardins Marché des capitaux.

Le chef des finances, Hugues Simard, a défendu la performance de l'entreprise. Il juge que le nombre de nouveaux abonnés est élevé au quatrième trimestre. «Je dois dire, les gars, que je suis irrité du sous-entendu que les chiffres d’ajouts d’abonnés dans le sans-fil ne sont pas bons, lance le financier sur un ton enjoué. Nous croyons que c’est pas mal bon.»

L’analyste Vince Valentini, de Valeurs mobilières TD, se dit peu inquiet par l’intensité de la concurrence. «Nous sommes peu préoccupés. Nous sommes optimistes que la stratégie promotionnelle et l’amélioration de la perception des consommateurs quant à la qualité du réseau vont permettre à Freedom (la marque acquise par Québecor qui opère dans les autres provinces canadiennes) de gagner des parts de marché sans avoir à réduire davantage ses prix.» 

L'expansion canadienne de Québecor est surveillée de près par les analystes depuis la conclusion de l'acquisition de Freedom Mobile en avril pour un montant de 2,85 milliards de dollars. L'entreprise identifie le marché hors Québec comme une avenue de croissance tandis que ses activités arrivent à maturité au Québec. 

L’analyste Jérôme Dubreuil, de Desjardins Marché des capitaux, croit que Québecor fait une percée dans le reste du pays. Il note que les autres sociétés de télécoms ont dévoilé des taux de désabonnement plus élevé. «Ça laisse croire qu’en tant que nouveau joueur, Québecor pourrait se démarquer quant à l'ajout d’abonnés.» 

Le lancement à plus grande échelle de la marque Fizz dans le reste du pays, actuellement en phase test, pourrait aussi entraîner une accélération de la croissance, croit Jérôme Dubreuil.

Avec son modèle entièrement en ligne, la marque Fizz offre des abonnements à la téléphonie sans-fil et à internet à plus bas prix grâce à des frais d'exploitation moins élevés.

 

Résultats inférieurs aux attentes

Québecor a dévoilé des résultats inférieurs aux attentes des analystes au quatrième trimestre.

Le bénéfice net consolidé attribuable aux actionnaires atteint 146,2 millions de dollars, en hausse de 3,7 millions par rapport à l’an dernier. Le bénéfice ajusté dilué par action est de 73 cents. 

Les revenus, pour leur part, ont augmenté de 27% à 1,5 milliard de dollars, en grande partie attribuable à l’acquisition de Freedom Mobile. 

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 74 cents et des revenus de 1,48 milliard de dollars, selon la firme de données financières Refinitiv. 

Québecor a dévoilé une augmentation de son dividende trimestriel de 8,3% à 32,5 cents par action. «C’est une surprise pour nous, réagit Vince Valentini. Nous aurions pensé que la réduction de la dette aurait été une priorité jusqu’à l’atteinte d’une notation de première qualité.»

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