Diane Bérard: taxer les entreprises plutôt que les pdg, une étrange idée française

Publié le 03/06/2011 à 11:40, mis à jour le 03/06/2011 à 12:02

Diane Bérard: taxer les entreprises plutôt que les pdg, une étrange idée française

Publié le 03/06/2011 à 11:40, mis à jour le 03/06/2011 à 12:02

Par Diane Bérard

BLOGUE Le gouvernement français propose de taxer les entreprises qui donnent des salaires démesurés à leurs dirigeants plutôt que les dirigeants eux-mêmes.

 Ouch! Cette idée fait déjà jaser. Vous pouvez en lire davantage ici, sur le site de Le Monde.

 Elle repose sur le principe de la « désincitation ». On souhaite que cette mesure  enlève le goût aux entreprises de faire de la surenchère lorsqu’il est question de salaires des hauts dirigeants.

 ME SUIVRE SUR TWITTER : diane_berard

 Voilà ce que j’appelle une « fausse bonne idée ». En principe, c’est futé. S’attaquer à la racine d’un problème semble pertinent et efficace. Toutefois, toute règle comporte ses exceptions.

 D’abord, pénaliser l’entreprise, c’est pénaliser tous ses acteurs : employés, fournisseurs, clients, etc. Si une entreprise est davantage taxée, elle aura moins d’argent. Moins d’argent pour toutes ses activités. Rien ne se perd rien ne se crée, il faudra bien couper quelque part…

 Ensuite, en plus d’être injuste, cette idée de taxer les entreprises plutôt que les hauts salariés eux-mêmes est inefficace.

 Pensez-vous vraiment qu’un conseil va s’empêcher de recruter le dirigeant qu’il croit absolument nécessaire à la survie/croissance/redressement de l’entreprise parce que ce dernier réclame une rémunération démesurée et qu’il faudra payer une pénalité?

 Non. Le CA estimera toujours que le rendement que ce dirigeant permettra à l’entreprise compensera pour ce qu’il lui en coûte. Comme le dit souvent ma collègue Diane, responsables de notre division évènements affirme que « l’humain agit en fonction de deux motivations principales : la peur et la cupidité ». Dans un CA, la peur est souvent au rendez-vous : et si nous passions à côté de l’occasion du siècle? Et si nous étions doublés par un concurrent? Et si…

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