Les meilleures pratiques pour former ses employés, selon Stroma

Publié le 29/05/2017 à 00:02

Pour attirer les employés talentueux et les retenir, le fabricant de vêtements Les Confections Stroma les traite aux petits oignons et ne lésine pas sur la formation. Une stratégie payante.

Des cannoli et du mousseux : chaque mois, c’est le petit festin auquel a droit la cinquantaine d’employés des Confections Stroma, histoire de célébrer les anniversaires survenus au cours des semaines précédentes tout en faisant le point sur les projets en cours.

Un petit geste parmi d’autres qui contribue à créer un esprit de famille au sein de cette entreprise manufacturière de Montréal, spécialisée dans la confection de vêtements moyen et haut de gamme. Est-ce la raison pour laquelle, malgré la rareté de la main-d’œuvre dans le secteur de la fabrication du vêtement, Confections Stroma affiche un excellent taux de rétention ? En tout cas, ça ne peut pas nuire !

« Notre principal défi est d’attirer les employés, explique la directrice des ressources humaines, Maria Dagostino, CRHA. Notamment, pour remplacer ceux qui partent à la retraite, car des métiers comme la coupe ou le pressage de vêtements ne s’enseignent pas au Québec. Mais une fois qu’ils sont chez nous, ils y restent. Pour plusieurs, c’est comme une deuxième famille... »

Transfert des compétences
Normal que Les Confections Stroma aient un petit air de famille : l’entreprise a été fondée il y a 40 ans par un couple d’immigrants d’origine italienne, Maria et Ralph De Palma. Ils y travaillent toujours, mais ont depuis cédé les rênes à leur fils Roberto.

Enjeu particulièrement crucial dans cette PME familiale, le transfert des compétences a fait partie des priorités de Maria Dagostino lors de son arrivée à la tête du tout nouveau service de ressources humaines, en janvier 2017. Elle a notamment déterminé des postes-clés et élaboré des plans de relève. « Il est fini le temps où les candidats à l’emploi venaient cogner à la porte ! Il faut être créatif dans notre gestion des talents et de préparation de la relève. C’est une question de survie. »

Concrètement, certaines tâches de production ont été déléguées à quatre chefs d’équipe qui réunissent leurs troupes chaque matin pour établir rapidement les priorités de la journée, un modèle qui n’est pas sans rappeler le fameux « scrum » quotidien des méthodes agiles. Les employés sont, quant à eux, encouragés à prendre des initiatives ou à développer de nouveaux modes d’apprentissage basés sur les essais et les erreurs.

« On est passé d’une gestion individuelle à une gestion par équipes. Pour nous, les employés ne sont pas des exécutants : ce sont des professionnels. Ils sont plus impliqués [dans l’entreprise], tandis que la directrice de production peut se concentrer sur des tâches de gestion. »

Un fil conducteur
Chez Confections Stroma, l’attraction et la fidélisation de la main-d’œuvre – composée à 99 % d’immigrants de première ou deuxième génération – passe aussi par l’adoption d’une série de bonnes pratiques, croit la CRHA. Parmi celles-ci, la formation.

« Comme les gens que j’embauche n’ont pas toujours toute l’expérience que je souhaite, nous les formons en interne, avec le soutien d’Emploi-Québec. On montrera par exemple à l’opératrice de machine à coudre comment être plus efficace en réalisant son morceau en trois étapes au lieu de quatre. C’est l’un des facteurs contribuant à la rétention. »

De façon plus générale, la formation en interne ou un programme permettant de concilier travail et études sont aussi des avenues à considérer pour pallier le manque de main-d’œuvre dans le secteur manufacturier.

Stroma mise aussi sur l’accompagnement : chaque nouvel employé est jumelé avec un travailleur expérimenté, par exemple. Maria Dagostino délaisse elle-même régulièrement son bureau pour s’installer dans l’atelier avec son ordinateur. « Le but, c’est d’être plus près des employés et de comprendre leur quotidien. Ils peuvent m’accrocher facilement pour me faire part d’un enjeu, alors qu’ils n’oseraient peut-être pas venir dans mon bureau. »

Autre attention contribuant à la rétention et à l’épanouissement du personnel : trois heures par semaine, les Confections Stroma offrent des cours de français... pendant les heures de travail. « Les employés apprécient beaucoup d’être payés pour apprendre le français et nous disent un gros merci, dit Maria Dagostino. Même si leur travail est stressant et physiquement exigeant, ils ont le sourire… Et on est très fiers de cela ! »

 

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