La différence fondamentale entre un REER et un CELI

Publié le 02/02/2010 à 08:00

La différence fondamentale entre un REER et un CELI

Publié le 02/02/2010 à 08:00

Chronique. Le compte d'épargne libre d'impôt (CELI) est une belle innovation financière. Nous pouvons remercier le gouvernement fédéral, car il s'agit d'un vrai cadeau pour les épargnants. Et Dieu sait si le gouvernement est avare de cadeaux !

Par contre, à en juger par les commentaires que je reçois des investisseurs, je me demande si le CELI ne se transformera pas en gigantesque piège financier pour l'épargnant qui l'utilisera mal.

Rappelons les grandes règles du CELI. C'est un compte dans lequel vous pouvez déposer jusqu'à 5 000 $ par an (quels que soient vos revenus) et où votre capital fructifie à l'abri de l'impôt. Vos revenus de placements (intérêts, dividendes ou autres) ne sont pas imposables; vos gains en capital non plus.

À l'instar du régime enregistré d'épargne-retraite (REER), une grande variété de produits financiers peuvent être placés dans le CELI : actions, fonds communs, obligations, produits d'épargne traditionnels, etc.

En fait, la différence principale entre le CELI et le REER, c'est que l'argent que vous placez dans le CELI ne vous procure pas d'économies d'impôt. Par conséquent, vous pouvez le retirer en tout temps sans pénalité.

Le CELI a les mêmes attributs qu'un compte d'épargne - et il devrait être considéré comme tel par la plupart des investisseurs.

Le CELI n'est pas une poubelle financière

Or, il y a confusion chez les investisseurs quant à ce qu'ils devraient placer dans leur CELI et dans leur REER.

Nombre d'entre eux n'ont pas pu résister à la tentation de spéculer avec leur CELI. Ils ont ainsi acheté des actions au printemps dernier, et depuis, elles ont explosé, marché haussier aidant, procurant ainsi un gain en capital exempt d'impôt. Cependant, le marché boursier n'est pas toujours aussi clément qu'il l'a été depuis 10 mois.

De fait, la plupart des investisseurs sont incapables de faire de l'argent en spéculant à court terme. Ceux qui ont réalisé des coups d'argent avec leur CELI ont probablement eu de la chance. C'est donc une fort mauvaise idée de spéculer avec votre CELI, car d'ici quelques années, vous risquez de vous retrouver, après un marché baissier, avec un CELI qui ressemblera à une poubelle financière.

D'abord un fonds d'urgence

Mais alors, comment intégrer le CELI dans votre stratégie de placement ?

Ma vision du CELI a deux volets. Le CELI devrait avant tout être consacré au capital à court terme, tandis que le REER devrait être consacré au capital à long terme. Cela signifie que le CELI n'est pas le compte pour les actions et les autres titres à conserver à long terme.

Pourquoi ? Parce que le CELI devrait servir avant tout à bâtir un fonds d'urgence pour parer aux éventualités, ce qui ne peut être fait avec le REER, en raison des pénalités importantes qui sont imposées lors des retraits prématurés. Dans le domaine des finances personnelles, la première étape vers l'enrichissement est l'épargne, et avant tout, la création d'un fonds d'urgence, question de s'acheter un parapluie avant l'orage.

Cet argent doit être disponible en tout temps. Il faut donc qu'il soit investi de façon à protéger le capital; le rendement est un aspect secondaire.

Quant au REER, il sert à bâtir un capital en vue d'un objectif à long terme (la retraite). Or, le fait de ne pas pouvoir retirer de l'argent sans pénalité est un avantage quand on veut investir à long terme. Connaissant la nature humaine, il vaut mieux dresser des obstacles à la tentation des retraits.

Parce qu'elles procurent une économie d'impôt, les contributions au REER offrent un avantage supplémentaire aux épargnants qui ont des liquidités limitées. Le remboursement d'impôt peut ainsi être réinvesti, soit dans le REER, soit dans le remboursement accéléré de l'hypothèque.

L'autre utilisation du CELI

L'autre façon d'utiliser le CELI s'applique aux épargnants de 45 ans et plus, qui ont remboursé leur hypothèque et qui ont un REER solide et des liquidités plus élevées que leurs droits de contribution au REER.

Pour ces chanceux, le CELI peut être considéré comme un REER supplémentaire, parce qu'il peut servir de capital de pré-retraite. Il pourra servir à financer les premières années de la retraite.

Si vous êtes dans cette situation, vous pouvez donc acheter des actions pour votre CELI, des titres de sociétés solides qui versent de bons dividendes en croissance.

Enfin, qu'il s'agisse du CELI ou du REER, souvenez-vous que leur qualité est directement proportionnelle à celle des placements qu'ils contiennent.

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