­Martin ­Roberge: un combo «valeur» avec les ressources et la santé

Offert par Les Affaires


Édition du 22 Janvier 2020

­Martin ­Roberge: un combo «valeur» avec les ressources et la santé

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Édition du 22 Janvier 2020

Par Stéphane Rolland
2020

Martin Roberge (Photo: courtoisie)

OÙ INVESTIR EN 2020. L'année 2020 sera une période plus favorable aux ressources, que Martin Roberge identifie comme des « valeurs cycliques ». Le stratège quantitatif de Canaccord Genuity surpondère également le secteur de la santé et préfère les actions internationales aux marchés nord-américains.

La situation financière des entreprises dans le secteur des ressources s’est grandement améliorée, souligne M. Roberge. Il donne en exemple les rendements de trésorerie des pétrolières qui, aux alentours de 20 %, sont à un sommet historique. À l’inverse, les entreprises de style « croissance » auront moins de liquidités disponibles pour racheter des actions, croit-il. « Ça change le rapport de force, si les rachats des entreprises “valeurs” peuvent concurrencer ceux des entreprises “croissance” ».

En comparaison aux titres « croissance », les « valeurs cycliques » n’ont pas été si peu chères depuis le sommet de la bulle technologique de 1999‑2000. « L’écart est trop prononcé et devrait se résorber », anticipe le stratège. La stabilisation de l’économie mondiale est susceptible de diminuer l’attrait du dollar américain. Or, une dépréciation du billet vert est généralement une bonne nouvelle pour les ressources. Les stocks « serrés » des ressources, comme le pétrole, le cuivre et le zinc, sont des facteurs qui soutiennent leur prix.

M. Roberge surpondère aussi le secteur de la santé. Il aime sa nature anticyclique et le fait que les exportations de l’industrie ne sont généralement pas visées lors des guerres commerciales. Le vieillissement de la population combiné à une augmentation de la classe moyenne à l’étranger soutiendront la demande.

Le stratège concède que le rythme d’appréciation des prix des médicaments s’est modéré, mais il note que les sociétés ont diminué leurs coûts en contrepartie, « ce qui leur permet de dégager de bonnes marges ». Il admet aussi que les élections américaines pourraient amener de la volatilité, mais il estime que cette incertitude surviendra « probablement » au cours de la deuxième moitié de l’année. 

Canada et États-Unis sous-pondérés

Par région, M. Roberge préfère les actions internationales (pays développés et émergents) aux titres nord-américains. Il juge disproportionné l’écart d’évaluation entre le S&P 500 et les autres marchés lorsqu’on tient compte de la dette des entreprises. Il ajoute que le déclin anticipé du dollar américain diminue l’attrait des actions américaines pour un investisseur canadien. Il note que les rachats d’actions ont été un facteur important dans la surperformance du S&P 500 et il rappelle qu’il croit que la croissance des rachats d’actions sera moins grande en 2020.

Malgré tout, il émet une cible de 3 315 points pour le S&P 500, ce qui laisse encore de la place pour des gains. Le stratège croit que les bénéfices stagneront en 2020 et que la progression de l’indice vedette sera attribuable à une augmentation des multiples. Il y a une limite à miser sur une amélioration des évaluations, prévient-il. À moins d’une augmentation inattendue des bénéfices, il juge que le S&P 500 se trouverait en territoire de bulle s’il franchissait le seuil des 3 315 points.

Le stratège sous-pondère également le S&P/TSX tandis que les entreprises canadiennes ont encore plus de dettes. Comme pour les États-Unis, il estime que les bénéfices des sociétés canadiennes stagneront, mais que l’évaluation augmentera en raison des taux d’intérêt plus bas, ce qui pourrait amener l’indice à 17 900 points.

Pour les investisseurs canadiens friands de dividende, M. Roberge pense qu’il y a plus d’occasions dans les pays développés d’Europe et d’Asie. « Les ratios de paiement du dividende y sont meilleurs qu’au Canada et les dettes des entreprises sont moins élevées. Lorsqu’on regarde des secteurs comme les télécoms ou les fonds immobiliers, on trouve que les entreprises à l’international ont plus de marge de manœuvre pour augmenter leur dividende. » 

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