Schefferville survit grâce à ces deux hommes

Publié le 22/10/2011 à 00:00, mis à jour le 07/02/2012 à 10:38

Schefferville survit grâce à ces deux hommes

Publié le 22/10/2011 à 00:00, mis à jour le 07/02/2012 à 10:38

Par Suzanne Dansereau
Ville à l'abandon

Mais ses propriétés sont à l'abandon. Même la voiture qui lui sert de corbillard date des années 1970. Et la ville, sous tutelle du gouvernement du Québec, n'a pas d'infrastructure digne de ce nom.

Oubliez l'hôpital - il n'y a plus qu'un dispensaire. Oubliez les trottoirs, les rues asphaltées, le centre récréatif, la piscine. En guise de banque, vous trouverez à l'aéroport un guichet automatique enfermé dans une boîte grillagée, pour empêcher le vol.

Schefferville n'est pas morte : 200 Blancs y vivent aux côtés de 800 Innus. L'aéroport est très fréquenté par les sociétés d'exploration minière. Mais personne ne croit à sa renaissance.

«Je ne suis pas convaincu que tous les projets vont aboutir et que les investissements qu'il faudrait faire pour retaper la ville en vaillent la chandelle», fait remarquer M. Porlier.

En ce moment, il a du mal à recruter des employés. On lui reproche d'ailleurs de ne pas embaucher d'autochtones.

Mais son gros problème, confie-t-il, est qu'il n'a pas de successeur. Qui va racheter la ville ?

Gilles Porlier jure toutefois qu'il ne quittera Schefferville que les deux pieds devant. «Je préfère les primitifs aux décadents», telle est sa devise.

Une communauté sans moyens

Le chef McKenzie, de son côté, se plaint de ne pas avoir les moyens nécessaires pour développer sa communauté affligée par la pauvreté et la toxicomanie.

Refusant d'éteindre leurs droits ancestraux, les Innus n'ont pas signé la Convention de la Baie James. À Schefferville, ils vivent à 12 kilomètres d'une autre nation, celle-là signataire de la Convention : les quelque 1 000 Naskapis de Kawawachikamach qui, grâce à leurs indemnités, se sont bâti un joli hameau, où fleurissent de nouvelles infrastructures et une importante entreprise de 6 millions de dollars d'équipement lourd, prête à desservir les minières. Le contraste est frappant entre les deux communautés.

M. McKenzie vient toutefois de signer deux ententes minières qui devraient susciter un certain développement économique : l'une avec Labrador Iron Mines (qui vient de commencer à vendre son fer sur le marché ouvert) et l'autre avec New Millenium (qui prévoit ouvrir sa première mine de fer l'an prochain).

Grâce à ces ententes, au moins 70 Innus de Matimekosh - Lac John seront formés et éventuellement employés. De plus, seront bâtis un centre communautaire, un aréna, un centre de désintoxication et une piscine - comme celle qu'il y avait à la belle époque.

«Mais suis-je excité ? Non, signale Réal McKenzie. Mon leadership, ce n'est pas juste de créer des jobs, c'est d'avoir l'autonomie suffisante pour gouverner mon peuple. Et rien n'exclut, poursuit-il, que la communauté dresse encore des barricades, comme elle l'a fait l'an dernier, pour bloquer l'accès aux sites miniers. Il ne faut pas oublier l'histoire», dit-il.

À peine voilée, la menace demeure.

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