L'incontournable alliance avec les Premières Nations

Publié le 01/10/2011 à 00:00, mis à jour le 07/02/2012 à 10:32

L'incontournable alliance avec les Premières Nations

Publié le 01/10/2011 à 00:00, mis à jour le 07/02/2012 à 10:32

Par Suzanne Dansereau
Gagnant-gagnant

Grâce à ces partenariats, "vous aurez une meilleure chance de réaliser le contrat, de prendre le marché, de vous différencier de la concurrence et, si vous le souhaitez, de réaliser ensuite un transfert d'entreprises", fait valoir Pierre Ouellet, directeur général du Secrétariat aux alliances économiques de la Nation Crie - Abitibi-Témiscamingue, un organisme créé en 2006 pour stimuler les alliances entre les deux communautés. Le Secrétariat prévoit s'étendre aux villages inuits au nord du 55e parallèle.

Le plus grand avantage, toutefois, est que le partenaire autochtone garantit l'occupation du territoire et des liens avec la communauté qui l'habite. C'est le meilleur passeport pour faire accepter socialement un projet et s'éviter des complications.

De son côté, la partie autochtone cherchera un partage de l'expertise et des immobilisations, de même que de la formation pour sa main-d'oeuvre, de façon à générer des retombées directes pour sa communauté.

On est loin des premiers jours de la Convention de la Baie-James, lorsqu'une entreprise de Blancs pouvait donner des allocations de dépenses à un autochtone qui lui servait de prête-nom....

"De relation vendeur-acheteur, on vise maintenant des partenariats équitables", dit Pierre Ouellet.

Mais ces derniers "sont encore trop rares", déplore de son côté Robert Desautels, directeur général de Waska Ressources, une coentreprise formée par feu Billy Diamond (51 %) et la firme de génie Desfor (49 %). M. Desautels est probablement l'homme d'affaires blanc auquel les Cris font le plus confiance. Il a conclu des partenariats dans sept des neuf communautés cries.

La main-d'oeuvre de demain

La formation est cruciale pour les Premières Nations ; sur le tas, pas sur des bancs d'école. Car il est rare de trouver des diplômés au-delà du secondaire 5. Par contre, les travailleurs autochtones excellent dans tout ce qui relève de la logistique et des travaux sur le terrain : prospection, relevés de terrain, cartographie, transport, camps, etc. Dans la construction, la situation évolue depuis que la Commission de la construction du Québec a accepté d'assouplir ses normes. Les délais d'approbation sont notamment plus courts entre la formation et le travail.

Il est donc probable que les employés autochtones demandent plus d'encadrement, mais ils sont, au nord du 49e parallèle, la main-d'oeuvre de demain : la moitié sont âgés de moins de 25 ans. C'est du développement durable que de les former et de leur donner l'occasion de s'enrichir.

Et pour un entrepreneur blanc, l'enrichissement, dans ces partenariats d'affaires avec les Premières Nations, ne relève pas seulement du succès opérationnel, signale Robert Desautels. Il est aussi de nature relationnelle. "Si chacun des partenaires est ouvert et malléable, on vit de beaux moments."

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