On le voit bien, on arrive là sur un terrain philosophique, voire spirituel. Et l’enseignement du bouddhisme peut nous donner quelques éclaircissements à ce sujet, me semble-t-il.
Ainsi, l’existence est caractérisée par trois phénomènes, selon la plupart des écoles bouddhiques : l’impersonnalité, l’impermanence et l’insatisfaction…
1. L’impersonnalité revient à considérer qu’il n’existe aucune âme, aucun «soi» à trouver. Pour comprendre cela, une métaphore est souvent utilisée, celle du char (ou de la voiture, si vous préférez) :
• Le char n'est pas différent de ses parties;
• Le char n'est pas identique à ses parties (sinon il y aurait plusieurs soi);
• Le char n'est pas possesseur de ses parties (sinon il faudrait concevoir un soi distinct des parties);
• Le char ne dépend pas de ses parties (changer une roue n'abolit pas le char, cela ne l'empêche pas de paraître exister);
• Le char n'est pas le fondement de ses parties;
• Le char n'est pas le simple regroupement de ses parties (sinon, les composants du char empilés seraient un char);
• Le char n'est pas la forme composée par de les parties regroupées.
2. L’impermanence considère grosso modo que rien ne dure. L’impermanence grossière est celle qui est aisément perceptible, comme le mouvement des nuages. L’impermanence subtile, elle, défie nos sens et ne se laisse appréhender que par la logique ou la déduction. Par exemple, notre corps vieillit, si bien que la logique nous amène à penser qu’un beau jour, nous mourrons : c’est un processus continu et imperceptible, donc trompeur, mais inéluctable. L’indice? La première ride, si vous voulez…