«L’aide sociale aux entreprises est une entreprise perdue d’avance.»

Non, non, l’affirmation n’est pas de Françoise David mais bien du think tank de droite Institut Fraser, dans son dernier bulletin Perspectives, sous la plume de Mark Milke, directeur de l’Alberta Policy Studies à l’Institut Fraser. M. Milke dirige aussi le Fraser Institute’s Centre for the Study of Property Rights.

«Les contribuables se trouvent chaque fois devant les mêmes résultats prévisibles, écrit M. Milke : des milliards de dollars provenant de leurs poches sont perdus à cause de la manière dont les gouvernements subventionnent les entreprises.»

Le plus récent exemple d’inefficacité vient d’une étude des programmes gérés par Industrie Canada au cours des trois dernières décennies. Grâce aux documents obtenus dans le cadre d’une demande d’accès à l’information, M. Milke a constaté qu’entre 1982 et 2012, le ministère fédéral de l’Industrie a consacré une somme de 13,7 milliards de dollars (en dollars courants) aux subventions d’entreprises. De cette somme, 6 milliards de dollars, soit 44 %, ont été déboursés sans attente de remboursement; il s’agit de subventions.

Le ministère a accordé 7,4 milliards de dollars (54 %) sous forme de prêts (donc des contributions remboursables). De ces 7,4 milliards de dollars prêtés depuis 1982, à peine 2,1 milliards de dollars (29%) ont été remboursés. Donc, 5,3 milliards de dollars se sont envolés en fumée.