La Banque du Canada forcée de maintenir des taux bas plus longtemps

Publié le 22/01/2014 à 10:17, mis à jour le 22/01/2014 à 13:53

La Banque du Canada forcée de maintenir des taux bas plus longtemps

Publié le 22/01/2014 à 10:17, mis à jour le 22/01/2014 à 13:53

Par Yannick Clérouin

Photo: Bloomberg

La Banque du Canada a peut-être gardé son taux directeur inchangé, mais le fait qu’elle entrevoit une période prolongée de faible inflation porte à croire que les taux d’intérêt demeureront bas plus longtemps que prévu.

Le taux directeur de la banque centrale du pays est gelé à 1% depuis septembre 2010, comme le prévoyaient les 21 économistes sondés par Bloomberg.

À la lumière du communiqué de la Banque, il est clair que son gouverneur Stephen Poloz craint les effets négatifs de la désinflation sur l’économie du pays. «La Banque s’attend à ce que l’inflation demeure nettement sous la cible pendant quelque temps, et par conséquent les risques à la baisse entourant l’inflation ont gagné en importance», peut-on lire dans le communiqué.

La Banque prévoit que l’inflation retournera à sa cible idéale de 2% dans environ deux ans seulement. Les effets de la concurrence dans le commerce de détail et les capacités excédentaires des fabricants, jugés responsables de la baisse généralisée des prix, devraient s’estomper d’ici là.

L'arrivée de Target au Canada, jumelée à une guerre de prix entre les grands épiciers du pays, contribuent notamment à faire baisser les prix des produits au Canada depuis plusieurs mois. On en saura davantage sur les conséquences de la baisse des prix lors de la publication des résultats de l'épicier Metro mardi prochain.

En conférence de presse, Stephen Poloz a dit que la diminution des prix est une bonne nouvelle pour les consommateurs. À condition que cela ne se traduise pas éventuellement par une baisse des salaires. Le grand patron de la Banque veut éviter une trappe déflationniste à l'instar de celle qu'a connue le Japon.

Malgré le ton plus négatif à l'égard des effets de l'inflation, la Banque n'a pas donné un indice clair qu'elle pourrait réduire son taux directeur prochainement.

David Madani, économiste pour Capital Economics, n'écarte toutefois pas une baisse des taux. «Étant donné que la reprise des exportations est encore absente et que l'immobilier risque de peser sur l'économie, nous n'écarterions toujours pas une baisse des taux plus tard cette année», écrit-il dans une note.

Desjardins, de son côté, juge peu probable que la Banque décide d'abaisser son taux directeur. «Tout porte à croire que les prochains trimestres seront plutôt marqués par une stabilité des taux d’intérêt directeurs. Une première hausse du taux cible des fonds à un jour pourrait être décrétée en seconde moitié de 2015», écrit l'économiste Benoit P. Durocher.

Jim Dorsey, économiste pour ISH Global Insight, abonde dans le sens de M. Durocher. Il prévoit que le taux directeur demeurera stable à 1% pour la grande partie de 2014 et de 2015.

Le dollar à un nouveaux bas

Le dollar canadien poursuit son déclin après la décision de la Banque du Canada. Il se négocie à 90,26 cents américains vers 13h50, touchant un nouveau creux depuis le 4 septembre 2009.

Les dirigeants de la Banque signalent par ailleurs que la croissance s'est accélérée au Canada au deuxième semestre de 2013. Le recul marqué du dollar dans les derniers mois n'a pas encore eu un effet important sur les exportations. Il n'y a pas eu non plus un retour attendu de la croissance des investissements des entreprises.

La Banque prévoit néanmoins que «l'accroissement de la demande aux États-Unis, ainsi que la dépréciation récente du dollar canadien, devraient stimuler les exportations et la confiance et les investissements des entreprises».

La croissance du PIB devrait donc passer de 1,8% en 2013 à 2,5% en 2014 et en 2015, selon les prévisions de la Banque. Elle anticipe ainsi que l’économie retournera graduellement à son plein potentiel au cours des deux prochaines années.

Par ailleurs, la Banque entrevoit toujours un atterrissage en douceur du marché immobilier du pays et une stabilisation de l’endettement des ménages par rapport à leurs revenus.

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