Ceux qui ont parié sur l'action "KING" dès l'annonce de son prix d'introduction mardi soir "sont arrivés au moment du pic de la croissance" de son jeu vedette. Or, le problème de se trouver à un sommet, "c'est que l'on ne peut que chuter à partir de là", note l'analyste spécialisé dans le secteur technologique.

La peur du syndrome Zynga

"Candy Crush ne peut pas éternellement rester la vache à lait de King, qui doit désormais prouver qu'il peut répéter ce succès avec de nouveaux titres", résume pour sa part, Jack Kent, analyste de IHS.

A moins qu'il ne parvienne à surprendre en démontrant sa capacité à plaire à un public habité en permanence par une soif de nouveauté, la plupart des analystes craignent un scénario du pire.

"La société va devenir le nouveau Zynga si elle n'arrive pas à créer quelque chose de différent", ajoute M. Chowdhry, rappelant à quelle vitesse est monté et retombé le succès de son jeu FarmVille et celui de Angry Birds, du finlandais Rovio.

Zynga, qui était comme King très dépendant d'un seul titre, avait été gourmand lors de son introduction en Bourse en 2011: il avait levé 1 milliard de dollars et s'était évalué à 7 fois plus.

FarmVille ne représentait toutefois que 27% de ses revenus, quand Candy Crush pèse pour 78% dans ceux de King.

Passé l'enthousiasme des débuts, les bénéfices et le cours de l'action Zynga ont chuté. La société a fermé des studios de création, licencié des centaines de salariés et n'a toujours pas retrouvé son élan perdu.

Le défi des éditeurs de jeux n'est en effet pas simple.

"King prétend avoir développé la technologie et la structure qui l'aideront à répéter son succès, et il est connu pour avoir mieux réussi que ses concurrents à développer des jeux populaires sur plusieurs plateformes, mais il n'y a pas de garanties qu'il puisse répéter le succès de Candy Crush", insiste Jack Kent.

Pour Trip Chowdhry, King pourrait toutefois être "sur un nouveau coup" sans que le marché soit au courant. "Il faut les surveiller de près".