Cominar: la nécessaire diversification canadienne


Édition du 05 Juillet 2014

Cominar: la nécessaire diversification canadienne


Édition du 05 Juillet 2014

Victime de «l'escompte Québec»

La valeur des parts des FPI fluctue traditionnellement en fonction du taux d'intérêt des obligations canadiennes à échéance de 10 ans.

Au printemps 2013, quand des experts ont soutenu l'hypothèse d'un relèvement prochain des taux obligataires de long terme, «l'ensemble des titres de fiducies de placement immobilier canadiennes ont planté», dit Michel Dallaire.

Les parts de Cominar ont été plus touchées que les autres, parce que la fiducie a réalisé plusieurs émissions de titres pour financer ses acquisitions de 2012, à hauteur de plus de 1 G$.

Présentement, «l'ensemble des valorisations du secteur se rattrapent», estime le patron de Cominar, même si plusieurs se sont inquiétés de la faiblesse du titre en Bourse lors de l'assemblée des porteurs de parts.

Le président du fonds évoque à ce sujet «l'escompte Québec» lié à la concentration de propriétés dans cette province.

Chaque investisseur institutionnel évalue différemment le risque pour des actifs situés à Calgary, Toronto ou Montréal. Il peut, à tort ou à raison, s'attendre à un rendement plus élevé pour participer à un financement au Québec, explique le dirigeant.

Le phénomène est difficile à chiffrer mais réel, dit-il, en faisant référence à des discussions avec des gens d'autres sociétés québécoises cotées, comme la Banque Nationale.

Pendant la dernière campagne électorale provinciale, un important gestionnaire de fonds de Vancouver a même pris la peine d'avertir Michel Dallaire que, contrairement à son habitude, il ne ferait pas partie des acheteurs si Cominar lançait une nouvelle émission de titres, comme un analyste financier en avait émis l'hypothèse.

Mais «l'insécurité politique est derrière nous», se réjouit l'ingénieur de formation. L'analyste Matt Kornack, de la Financière Banque Nationale, prévoyait d'ailleurs en mai que le contexte politique plus stable au Québec «contribuera à dynamiser l'activité de location à Montréal au cours des prochaines années».

Chose certaine, pour Michel Dallaire, il n'est pas question de prôner, comme certaines fiducies immobilières l'ont fait récemment, une scission du fonds selon les catégories d'immeubles. «Scinder n'a pas de sens pour nous», dit celui qui attache autant d'importance à la diversification sectorielle qu'à la répartition géographique.

Aux yeux des dirigeants de Cominar, les centres commerciaux «sont là pour rester» grâce au renouvellement de «l'expérience client», et ce, malgré la menace du commerce en ligne. Les centres commerciaux ont beaucoup évolué depuis 50 ans, et l'offre de services continuera à se transformer au cours des 10 à 15 prochaines années.

Par contre, Michel Dallaire est moins optimiste pour ce qui est des ensembles commerciaux de type power center. D'autres usages pourraient être envisagés pour ces propriétés, selon lui.

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