Le fondateur de l’entreprise, Tobi Lutke. (Shopify)

Au lendemain d'une sévère attaque menée par un investisseur influent, la coqueluche des technos canadiennes défend «vigoureusement» son modèle d'affaires.

Le titre du spécialiste du commerce en ligne Shopify (SHOP) a fondu d'une quinzaine de pourcent depuis les accusations lancées mercredi par Andrew Left, l’investisseur à découvert de Citron Research qui avait contribué à faire tomber la pharmaceutique lavalloise Valeant. Le trublion a cette fois largué une vidéo coup-de-poing intitulée «le côté obscur de Shopify».

Le point central de l'attaque focalise sur une autre histoire, Herbalife, et son éventuelle confrontation avec la Federal Trade Commission. L'affaire avait conduit à une restructuration des activités marketing et un paiement de 200 M$ pour régler les charges de la FTC. Ce qui n'a pas empêché Financière Banque Nationale de renouveler une recommandation «surperformance» sur l'action ce jeudi matin.

Shopify a pris le temps de digérer l'assaut du spéculateur à la baisse et a répliqué en toute simplicité aujourd'hui.

«L'entrepreneuriat est en déclin, et Shopify s'engage à lutter contre cette tendance». Ainsi commence le bref communiqué aux investisseurs.

L'entreprise d'Ottawa explique ensuite que sa communauté «croissante» d'entrepreneurs comprend une foule de profils différents, «des créateurs et des innovateurs», des jeunes «qui essaient de financer leurs études», des commerçants qui ont réussi à étendre leurs activités.

Et la techno d'égréner des chiffres parlants:

• Toutes les 90 secondes, un magasin utilisant Shopify fait sa première vente.
• Plus de 131 millions de consommateurs ont mené des achats auprès d'un magasin utilisant Shopify au cours des 12 derniers moi.
• Les magasins utilisant Shopify ont généré 10,7 milliards de dollars américains au premier semestre de 2017

«Nous défendons vigoureusement notre modèle d'affaires et nous poursuivons résolument notre mission et soutenons les commerçants», conclut Shopify.

Résultat, la société compte plus de 500 000 détaillants en ligne et, moins de trois ans après son entrée en Bourse, enregistre une capitalisation de marché de 12 milliards de dollars canadiens. De quoi tutoyer Twitter. Évoluant ainsi dans l'enclos des «licornes», le terme consacré aux start-up valant plus d'1G$. Tandis que son rendement boursier a été 3 fois supérieur à celui de Facebook ou de Netflix sur la même période ayant suivi leur arrivée sur les marchés actions. (Re)lire La licorne canadienne qui porte des milliers d'entrepreneurs.