La grande sélection


Édition du 27 Août 2015

La grande sélection


Édition du 27 Août 2015

Par Stéphane Rolland
Les choix de Mark Lin

Le rachat d'actions est une bonne façon de créer de la valeur pour les actionnaires, et ce, avec une incidence fiscale moindre que le dividende, affirme Mark Lin, vice-président, actions internationales, chez Gestion d'actifs CIBC. Dans trois secteurs différents, ses trois choix ont en commun la «stabilité de leur croissance» et une diminution constante du nombre d'actions en circulation.

Fiserv (Nasdaq, FISV, 82,85 $ US)

Le sous-traitant de services technologiques dans le secteur financier Fiserv (Nasdaq, FISV, 89,80 $ US) est une entreprise indélogeable, qui parvient à créer de la valeur à long terme pour ses actionnaires, selon Mark Lin.

«La société parvient à retenir 95 % de ses clients», explique le gestionnaire de portefeuille, qui gère un actif de 1 G$. Elle peut demander un prix plus élevé, car une banque ne voudra pas prendre le risque de délaisser un système qui fonctionne pour choisir une solution à meilleur prix.»

La société de Brookfield au Wisconsin affiche une croissance modérée, mais «stable» d'environ 5 % à 6 % par année. Les rachats d'actions, possibles grâce aux généreux flux de trésorerie, permettent d'augmenter les bénéfices par action à un rythme plus rapide d'au moins 10 % par année. La croissance modérée combinée à un multiple de 23 fois le bénéfice par action de 2015 fait en sorte que les analystes sont plus nombreux à rester sur les lignes de côté. Des 21 qui suivent le titre, 6 émettent une recommandation d'achat, et 15, de conserver.

Tien-Tsin Huang, de JP Morgan, pense que l'espace est restreint pour une expansion des multiples. «Même si nous aimons sa bonne gestion et qu'elle a très bien fait son travail par le passé, nous pensons que la surperformance de Fiserv sera limitée en raison des défis qu'affrontent ses clients de l'industrie financière.» Il émet une recommandation «neutre» et une cible à 87 $ US.

Fiserv est le genre de société qui enregistre de bons résultats, qu'importe le contexte économique, ajoute M. Lin. La stabilité avec laquelle elle a enregistré une croissance du bénéfice par action d'au moins 10 % par année fait de Fiserv «une action qu'on veut garder longtemps».

HCA (NY, HCA, 84,72 $ US)

Le vieillissement de la population aux États-Unis et l'arrivée de nouveaux patients assurés par «l'Obamacare» alimenteront la croissance du fournisseur de soins de santé privés HCA Holding (NY, HCA, 89,82 $ US), selon Mark Lin. «C'est une tendance immuable, explique-t-il. Cela ne va pas changer avec les conditions économiques, et nous aimons ça.»

La société de Nashville au Tennessee offre une multitude de services, allant de la chirurgie aux soins psychiatriques. Cette offre diversifiée permet à HCA de se démarquer de ses concurrents. Sa position de grand acteur de l'industrie lui permet de mieux résister que les petits concurrents si les coûts d'exploitation augmentent.

Comme pour ses autres titres, les rachats d'actions viennent contribuer à la croissance du bénéfice par action. Celui-ci devrait progresser de 8 % à 10 % par an au cours des prochaines années.

La très grande majorité des analystes sont optimistes quant aux perspectives de HCA. Des 24 gestionnaires interrogés par Bloomberg, 20 recommandent d'acheter le titre, tandis que 4 suggèrent de le conserver. L'action s'échange à près de 17 fois les prévisions du bénéfice par action 2015.

AutoZone (NY, AZO, 708,00 $ US)

Le détaillant de pièces automobiles AutoZone (NY, AZO, 708,00 $ US) est une entreprise qui gère bien le capital généré par ses lucratives activités, qui peut résister à la concurrence d'Amazon (Nasdaq, AMZN) et qui bonifie sa croissance grâce au rachat d'actions, résume Mark Lin.

«Les pièces à l'unité valent toujours plus cher que la voiture, rappelle le gestionnaire de portefeuille de Gestion d'actifs CIBC. L'entreprise dégage ainsi de très bonnes marges. De plus, l'entreprise réussit à augmenter son achalandage et le nombre de magasins.»

À 18 fois les bénéfices de l'exercice 2016 (qui commencera le 1er septembre 2015), l'action de la société de Memphis, au Tennessee, est «assez défensive», juge M. Lin. «Si l'économie entre en récession, les gens qui auront repoussé l'achat d'une voiture auront tout de même besoin de la réparer.» Mais, lui demande-t-on, si le parc immobilier rajeunit sous l'impulsion d'un consommateur américain plus confiant ? «Eh bien, ça fera plus de voitures sur le marché qui auront besoin de pièces dans le futur», répond-il.

Autre atout renforçant son bouclier, l'entreprise est également bien immunisée contre la concurrence d'Amazon, selon lui. «On trouve de presque tout sur Amazon, mais pas de pièces automobiles, constate- t-il. De plus, bon nombre de pièces sont installées en magasin, un service qu'Amazon ne peut rendre.» Seule faille à l'armure, les voitures sans conducteurs de Google (Nasdaq, GOOG), admet M. Lin. Le risque reste lointain, pour l'instant.

Les analystes sont plus partagés sur le titre AutoZone. Ils sont 7 à recommander de l'acheter et 18, de le conserver. Avec les «vigoureux» rachats d'actions, la société bonifie la croissance de son bénéfice. Celui-ci augmente dans une fourchette annuelle de 5 à 6 % et grimpe à 10 % lorsqu'on répartit le bénéfice par action, ajoute M. Lin.

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